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lundi 27 août 2012

Nous sommes nous habitués à la saleté ?

Un adolescent écrit avec son index les mots “lave moi” sur la vitre couverte de poussière de l’autobus. Une mère demande à son fils comment sont les toilettes de l’école et il lui confirme que « la puanteur l’empêche d’y entrer ». Une stomatologue mange une friture devant son patient, et sans se laver les mains elle entreprend de lui arracher la dent. Un passant laisse goutter le fromage de sa pizza, juste sortie du four, sur le trottoir où il se répand en une flaque de graisse. Une serveuse nettoie avec un torchon nauséabond les tables du glacier Coppelia et dispose les verres tout collants des couches de laitage mal lavées. Un touriste boit avec fascination un mojito dans lequel flottent plusieurs glaçons faits avec l’eau du robinet. Une fosse septique déborde à quelques mètres de la cuisine d’un centre de loisirs pour enfants et adolescents. Un cafard file comme une flèche sur le mur du cabinet pendant que le médecin ausculte le patient.


Je pourrais en rajouter mais j’ai préféré faire une synthèse de ce que j’ai vu de mes propres yeux. L’hygiène de cette ville dénote une détérioration alarmante et crée un scénario propice à la propagation de maladies. La poussée de choléra à l’est du pays est un triste avertissement de ce qui pourrait aussi arriver dans la capitale. L’absence d’une instruction sanitaire, dès les premières années de la vie, fait que nous en sommes arrivés à accepter la saleté comme l’environnement naturel dans lequel nous devons nous déplacer. Les carences matérielles augmentent également le risque épidémiologique. Beaucoup de mères utilisent plusieurs fois les couches jetables du bébé en les doublant de coton ou de gaze. Les bouteilles de plastique récupérées dans les ordures servent de récipient pour les fabricants de yaourts domestiques ou pour les vendeurs de lait sur le marché illégal. L’alimentation en eau déficiente, dont souffrent beaucoup de quartiers, diminue le lavage des mains et aussi le nombre de bains par semaine. Les prix élevés et la pénurie des produits de nettoyage compliquent encore davantage la situation. Actuellement il est même difficile de trouver dans une boutique une serpillère pour nettoyer le sol et les détergents  sont également rares. Rester propre est devenu cher et compliqué.
La semaine dernière les medias ont annoncé un nouveau code sanitaire pour le maniement des aliments, mesure sans doute bienvenue. Mais les graves problèmes d’hygiène de La Havane ne se résolvent pas sur la base de décrets et de résolutions. Enseigner l’hygiène, glorifier dès le plus jeune âge la nécessité de la propreté serait une étape capitale pour arriver à de véritables résultats. L’école doit être un modèle de propreté et non l’endroit où les élèves doivent se boucher le nez pour aller aux toilettes. Le maître doit transmettre les normes d’hygiène, tout comme il enseigne les règles de grammaire et les formules mathématiques. On doit également réduire le prix et stabiliser la fourniture des produits de nettoyage du corps, du linge et de la maison. Cela est devenu incontournable et obligatoire dans la situation que nous connaissons. Nous avons besoin de mesures urgentes qui ne restent pas sur le papier mais qui frappent les consciences, secouent cette résignation à la saleté qui nous entoure et  nous redonnent une ville propre et soignée.
Traduit par Jean-Claude MAROUBY

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