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samedi 27 juillet 2013

De la cuvette au lave-linge

On entend de loin les coups boum, boum… boum. Le bras se lève en tenant un gros bâton lisse, avant de retomber avec force sur le drap tordu. La mousse de savon jaillit à chaque coup et de la toile sort une eau blanchâtre qui se mêle à celle du ruisseau. Il est très tôt ; le soleil est à peine levé et déjà les cordes à linge attendent le linge humide qui devra être sec en fin de matinée. La femme est épuisée. Depuis son adolescence elle lave ainsi ses vêtements et ceux de sa famille. Comment pourrait-elle faire autrement ? Dans ce petit village perdu des montagnes de l’est, toutes ses voisines font la même chose. Parfois dans son sommeil, son corps s’agite nerveusement dans le lit et amorce le mouvement répétitif : levée…descente…boum…boum…boum.

 
Ces derniers temps, lorsqu’on évoque l’émancipation féminine à Cuba on essaie de nous persuader qu’elle est achevée, en nous montrant le nombre de femmes au Parlement. On indique également, dans les journaux les plus officiels, combien ont réussi à grimper dans la hiérarchie administrative, à diriger une institution, un centre de recherche ou une entreprise. Cependant il est dit peu de choses sur les sacrifices qu’elles endurent pour concilier ces fonctions avec la charge des tâches domestiques et la précarité matérielle. Il suffit de voir le visage des plus de quarante ans pour constater ce rictus des lèvres baissées, commun à tant de femmes cubaines. C’est la marque que laisse un quotidien dans lequel une grande partie du temps doit être consacré à des tâches accablantes et répétitives. Parmi lesquelles le lavage du linge, que beaucoup de compatriotes font, au moins deux fois par semaine, à la main et dans des conditions très difficiles. Certaines ne disposent même pas de l’eau courante à la maison.
On ne peut pas parler d’émancipation féminine dans un pays où le prix d’une machine à laver représente le salaire d’une année de travail. Des milliers de femmes passent beaucoup d’heures de leur vie face à la cuvette et à la brosse, ou devant la lessiveuse, pleine des langes du bébé, qui bouillonne sur le feu de bois. La situation est plus difficile si on s’éloigne de la capitale, et que l’on regarde les mains de ces femmes qui maintiennent propres, à la force de leurs doigts, les chemises, les pantalons et même les uniformes militaires des membres de leur famille. Ce sont des mains noueuses, avec des taches blanches laissées par le savon et le détergent dans lesquels elles trempent pendant des heures. Des mains qui démentent les statistiques sur l’émancipation féminine à Cuba et les quotas fabriqués avec lesquels on essaie de nous convaincre du contraire.
 Traduction Jean-Claude Marouby

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