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vendredi 27 avril 2012

Couleur prospérité

Les balustrades ont la forme d’une femme nue et la grille d’entrée est recouverte d’une voûte de pierre. Le jardin autorise à peine cinquante centimètres de pelouse sur laquelle aboie toute la journée un minuscule pékinois. Depuis la porte d’entrée on peut voir la ligne du bar qui sépare la salle à manger de la cuisine, avec des bouteilles pleines de liquides de couleur. Un réservoir de plastique dépasse du toit et permet de stocker l’eau pour les jours de pénurie. Les fenêtres faites de fer et de verre laissent voir les silhouettes qui se déplacent à l’intérieur du foyer et révèlent également de nuit le scintillement du téléviseur. La minuscule demeure a été entièrement peinte de cette couleur vermillon qui par les temps qui courent est signe de prospérité ; de cette tonalité qui a la préférence de ceux qui s’en sortent économiquement malgré les privations et les absurdités bureaucratiques.

Jusque dans les rues non goudronnées, on voit de ces maisons restaurées avec des fonds personnels et des pesos convertibles. De minuscules restaurants aux prétentions de grandeur apparaissent soudain à nos yeux. Nous sommes à la fois surpris et optimistes de les rencontrer dans le dédale des rues d’El Platanito, Zamora, El Romerillo et autres quartiers insalubres. Elles jouxtent la fosse à ordures qui déborde ou la bouche d’égout qui suinte le long de la rue, mais en soi ces maisons de poupées sont comme des bulles de bien-être. Leurs prétentions s’expriment dans des détails rocambolesques comme des colonnes en forme de troncs d’arbre ou ces nains d’argile à l’entrée de la grille. Surchargées de décorations, et tout autant ridicules sur le plan architectural, ces imitations de châteaux révèlent un désir puissant d’habiter un espace beau et personnalisé. Elles ressemblent à ces panthéons baroques du cimetière de la Havane mais avec le désir cette fois d’en profiter vivants.
Cela m’enchante de découvrir ces façades et de voir leurs habitants accoudés à leur minuscules balcons. Il y a en eux, et dans la peinture choisie pour couvrir les murs ou dans la crécelle qui pend à l’entrée, quelque chose qui me donne de l’espoir. Je suis réconfortée de savoir que le désir de progrès matériels n’a pas été effacé par tant d’années de faux égalitarisme et de modestie simulée. Une part de désir de prospérité est resté en nous et cette ardeur a désormais une couleur vermillon qu’il est impossible de cacher.
Traduit par Jean-Claude Marouby

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