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jeudi 31 mars 2011

Les commentaires, et blablabla...par Lucarne

Il y a des jours comme ça – ou des nuits – ou de vastes questions existentielles vous sautent à la gorge.

En voici une : pourquoi fait-on des commentaires sur ce forum ? Ou aussi : comment se permet-on de faire des commentaires ? Qui sommes nous pour cela ?

La vraie question serait plutôt : pourquoi vient-on sur un forum où on fait des commentaires ? Parce que c’est quand même inscrit sur la porte d’entrée. Et que dans le vaste monde virtuel, il doit y avoir le choix, je me dis. Si on choisit de pousser cette porte-là, avec ce qui est écrit dessus… voilà quoi. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Je le dis l’esprit d’autant plus tranquille que je n’aime pas l’omelette. Alors que j’aime bien les œufs.

Imagine que tu es une brebis. Mettons que tu t’appelles Fernand. "Fernand pour une brebis ?". Oui, ben c’est comme ça, la sage-femme s’est gourée, elle a annoncé un gars, c’était une fille. On ne va pas en faire un plat. Ça a beau être sage, une sage-femme, ça n’en est pas moins femme. Et errare humanum est. En plus, je connais un Fernand qui est très sympa. Il n’est pas poète. Encore que… il fait du planeur. C’est proche.


Retournons à nos moutons notre brebis… Tu es donc une belle brebis, nourrie au bio, gironde, appétissante, le poil luisant, l’œil vif… Et tu décides d’aller faire un tour en forêt. Une forêt lointaine : Ukraine, Canada, Pyrénées… Une forêt à l’état quasi sauvage. Tu savoures l’herbe tendre, humes les fleurs du mal, sautilles de rocher en rocher, escalades les arbres (comment ça c’est pas possible ? et pourquoi donc ? les brebis ça ne montent pas aux arbres ? eh ben c’est mon texte, et dans mon texte, les brebis elles peuvent). Bref, tu es une brebis égarée, mais qu’est-ce que c’est bon la liberté. Tu gambades, tu chantonnes sans que le coq te la coupe net, tu rêvasses, tu muses… Le bonheur. Tu oublies tout, y compris l’heure.

Et vient le soir. Tadadam !

Bon, tu te dis "c’est pas l’tout, me suis bien marrée, mais là, faut rentrer, ça craint". Mais tu te le dis trop tard, la nuit noire est tombée. Et tu n’as pas tes phares antibrouillard. Alors tu perds un peu le chemin, tu tournes en rond, tu rencontres un serpent qui te dis "suis-moi, aies confiance" mais tu n’es pas tout à fait cruche et tu as lu le livre à la bibliothèque.

Et d’un coup, patatras, te voilà encerclée par une bande de loups. Les loups, on t’a bien appris comment les amadouer : il faut leur dire de la poésie. Mais pas n’importe laquelle. De la qui leur plaît. Et c’est quoi la poésie qui plaît aux loups. Ben tu n’en sais rien. Il va falloir te creuser la cervelle, même si tu as les pattes qui s’emmêlent les pinceaux et les dents qui claquettent. Si ton poème ne leur plaît pas, aux loups, ils vont te bouffer toute crue. C’est une idée bien désagréable. Sauf que toi, des poèmes, tu en as écrits des tas. Et pas pour les loups, juste pour toi, dans un coin de la bergerie, parce que tu aimes ça, et que tu es un peu diseuse, faut dire. Donc tu vas chercher au fond de ton tiroir à cahiers (dans ta mémoire, parce que ledit tiroir, il est bien sûr en bas, à la ferme) et tu commences le récital. Tu y mets tout ton cœur, parce que ce sont tes mots et que tu les aimes, ces mots, nom d'une brebis !

Le poème fini, tu fermes les yeux. S’il a plu aux bestiaux, tu auras des louanges et tu n’es pas trop sûre d’aimer les louanges. Parce que les louanges, parfois, ça fait pleurer. Et des vraies larmes hein, pas des larmes de crocodile. Sauf si tu es un crocodile, là, tu n’as pas le choix, et un jour, tu finiras en sac à main. Si le poème n’a pas plu, tu te fais étriper sur place. Et il ne te restera que le fermier pour pleurer. Plutôt mourir ! Lui, tu ne l’aimes pas avec ses airs hautains et ses coups de pied au cul quand tu n’avances pas assez vite à son goût. Il a de ces manières...

Bon allez... Tu as toujours les yeux fermés : tu ne veux pas voir le carnage. Et tu attends. Tu attends. Tu attends… Mais qu’est-ce qu’ils font ces abrutis de loups ! Tu entends vaguement des "mmmmmmmm", mais rien de plus. Et ça palabre, et ça palabre. Et c’est de ton texte qu’ils causent, nom d’un cochon, alors oh ! T’as ton mot à dire un peu quand même !!! Finalement, tu n’y tiens plus, tant pis… tu ouvres tes mirettes. Et là, le spectacle : les loups en plein conciliabule. Paul aime beaucoup, Jacques aime bien mais, Jean n’aime pas sauf, Louis n’aime pas du tout, Paul qui aimait beaucoup aime un peu moins, mais Louis a finalement quelques doutes. Et puis il y en a deux ou trois qui ne disent rien, parce qu’ils n’ont rien d’intéressant à dire, et que s’ils le disaient, ça ne serait pas vraiment intéressant… faut dire. Il y en a un ou deux autres qui font de drôles de danses : ils mettent leurs pattes avant en rond autour de leur tête, et puis l'un d'eux sourit Very Happy , l’autre fait la grimace Confused , on dirait les différentes têtes de ton fermier. Pas différentes en simultané hein : l’une après l’autre, quand il est content, pas content… Un de ceux qui souriaient essaie d’applaudir avec les pattes arrière (puisque les pattes avant sont occupées) et se casse la figure.

Bof... Toi, tu poireautes... L’un d’eux, le rusé de l’équipe, a apporté un thermos de vin chaud. Comme tu sens qu’on va y passer la nuit, tu t’approches timidement, parce qu’un bon coup de jaja bien chaud, ça ne ferait pas de mal à ta langue gélifiée. Mais voilà-t-il pas qu’ils te posent des questions : et là, qu’est-ce que tu as voulu dire exactement ? et à la troisième strophe il manque pas un pied ? et à la quatrième pourquoi tu utilises le mot "bèèèè", moi j’aurais préféré le mot "ouououou" ?… Tu écoutes, tu n’as pas vraiment le choix de toute façon, et puis au bout d’un moment, tu trouves ça carrément intéressant. Et tu en oublies à nouveau l’heure…

Ben tiens, voilà le soleil qui pointe le nez. Et on ne s’est toujours pas mis d’accord. Dans le doute, tu es épargnée. Ils te proposent même de te raccompagner à la bergerie. Tu es plutôt rassurée parce que tu te rappelles soudain que tu es un peu perdue. Vous voici donc dévalant la montagne vers la ferme, la meute de loups et toi, continuant votre jacasserie passionnante conversation. Arrivée devant ton antre ta bergerie, tu ne peux décemment pas les laisser repartir comme ça : tu leur offres une tournée de lait chaud. C’est le fermier qui va faire la gueule, tu espères qu’il aura ses smileys sous la main, sinon tu vas passer un sale quart d’heure : l’homme est un loup pour la brebis. La brebis aussi d'ailleurs...

Vous finissez par vous dire au revoir, les larmes aux yeux : "on va y repenser, à tout ce qu’on s’est dit pendant la nuit". Ou pas d’ailleurs. Parfois, les journées sont bien occupées. Mais ce qui est sûr, c’est que tu y retourneras là-bas, dans la forêt, pour leur montrer les changements apportés - ou pas - et puis aussi d’autres poèmes. Et tant pis si un jour tu ne redescends pas. De toute façon, ça ou finir en ragoût…

*

C’est le soir. Avec la nuit d’hier, tu es un peu crevée. Après le repas, tu t’installes dans ton coin. Tu as pris ta boîte à cahiers et tu relis le poème de la nuit dernière. Et va savoir pourquoi, certaines choses ont changées, tu ne les avec les mêmes yeux. T’as envie de creuser deux ou trois trucs. Tu ne fais pas tout ce qu’ils t’ont dit, les loups, faut pas croire. C’est pas parce qu’ils sont loups qu’ils vont faire la loi dans la bergerie, hein. D’autant que tu n’as pas tout compris. Alors tu continues à faire à ta sauce, mais elle est un peu plus relevée. D’ailleurs, tu vois bien : les copines te regardent bizarrement.

Bèèèèè quoi les filles ? Des commentaires ???

Autres écrits de Lucarne :
http://liensutiles.forumactif.com/t19407-lucarne

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