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jeudi 15 mars 2012

Nassau, cette ville magique

Elle gravit les marches de la passerelle de l’avion. Elle a dans son sac à main les lunettes, un morceau du sandwich qu’elle n’a pas eu le temps de terminer et le passeport qui la consacre citoyenne espagnole. Mais il n’est pas encore temps de le montrer. Tant qu’elle est sur le territoire cubain elle pourra seulement montrer cet autre, bleu avec sur son écusson une palme solitaire, signe qu’elle est née à La Havane. Elle vient de passer le contrôle de la douane, elle est sortie radieuse d’avec le fonctionnaire qui a vérifié son permis de sortie et elle a payé –en rechignant- la taxe d’aéroport excessive. Les haut-parleurs annoncent le départ de son vol pour les Bahamas et elle sait qu’elle va expérimenter une transformation. Elle n’écoute même pas quand l’hôtesse de l’air souhaite la bienvenue à bord, ni ne remarque le signal lumineux qui lui indique d’attacher sa ceinture. Son esprit est concentré sur le fait de se dépouiller d’une nationalité pour en endosser une autre, de se secouer de l’enfermement insulaire pour se sentir faire partie du monde.

Comme elle, beaucoup de nos compatriotes prennent un vol pour Nassau avec l’intention de se servir là-bas de leur nationalité espagnole. Ils sortent de Cuba en montrant une pièce d’identité nationale et ils atterrissent sur l’île de Nouvelle Providence en montrant leur autre identité d’appartenance à l’Union européenne. La transformation se passe dans les airs, sur la portion qui sépare les Antilles des Bahamas, dans la frange de bleu qui sépare les deux archipels. Procéder ainsi leur permettra d’entrer sur le territoire américain sans avoir besoin d’un visa et d’éviter les regards suspicieux aux points de contrôle à l’arrivée. L’aéroport international de Lynden Pindling est le lieu de la métamorphose, l’endroit où ils peuvent faire valoir une double nationalité qui ne leur est pas reconnue dans leur propre pays.
Et puis arrive le moment du retour. Le moment de ré-expérimenter la même mutation mais à l’envers. L’avion atterrit au terminal cinq de notre capitale, les familiers cherchent des yeux la nouvelle arrivée. Un officier de douane la couvre de questions, pendant qu’on lui demande de passer dans une pièce pour vérifier minutieusement ses bagages. Au fond du sac à main repose son passeport espagnol, ce petit livre à la couverture rougeâtre qu’elle garde pour retourner un jour à Nassau. Dans cette île magique où à la différence du miroir d’Alice le monde n’apparait pas à l’envers mais à l’endroit.
Traduit par Jean-Claude MAROUBY

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