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lundi 5 mars 2012

Le générateur, notre générateur - Cuba

Il arriva en mars 2006, peu de jours avant qu’avril déverse sur nous ses averses frénétiques. Il était venu en camion, impeccablement neuf, brillamment utile. C’était notre centrale électrique, notre propre groupe électrogène qui ferait fonctionner l’ascenseur et la lumière des couloirs quand les pannes de courant assombriraient la zone. Nous étions sauvés. La Révolution énergétique nous apportait ses bénéfices avec cet appareil qui ressemblait à une locomotrice arrêtée. Pour renforcer la comparaison ferroviaire, sa structure imposante se terminait par une cheminée de laquelle nous ne devions jamais voir sortir la moindre volute de fumée.

Le premier mai suivant, Fidel Castro donnait l’information sur la Place que maintenant tous les bâtiments élevés de la zone avaient leur propre dispositif d’alimentation en électricité. Pourtant, « notre générateur » n’avait pas encore produit un seul watt, ni n’avait ronronné une seule fois. Pendant la période écoulée entre l’arrivée de l’objet et son annonce officielle, avaient été créés trois emplois pour en assurer la garde et la recharge en combustible. Les employés s’étaient organisés en un système de rotation, même si dans un premier temps il n’y avait d’autre contenu à leur travail que d’observer notre belle « machine à lumière ». Il y eut plusieurs tentatives d’allumage mais elle ne fonctionnait pas bien. Peut-être n’avions nous pas su l’installer, peut-être avait-elle besoin de plus de pétrole, peut-être…
Ils l’emmenèrent quelques semaines après qu’elle eut été un numéro de plus dans ce discours du « Leader Maximo ». La base de béton que les gens du quartier avaient construite pour la poser demeura et servit de banc pour que les enfants s’asseoient. Les trois employés qui s’en occupaient bénéficièrent de quelques mois de salaire supplémentaires sans travailler, jusqu’à ce que les postes soient supprimés. Le générateur, comme l’expliqua le camionneur venu le chercher, fut réinstallé dans une école pour étudiants latino-américains. Non sans qu’il nous soit promis auparavant que celui qui serait vraiment à nous, plus grand et de capacité supérieure- arriverait sous quelques jours.
Six années se sont déjà écoulées. Les gens parlent de ce groupe électrogène comme qui évoquerait un spectre enchanté qu’ils auraient croisé sur leur chemin. D’autres, les plus drôles, se moquent et crient de balcon à balcon : « hello… je crois que le générateur arrive, notre générateur !».
Traduit par Jean-Claude MAROUBY

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