Godoy et la Maja nue…
Une maja en espagnol, c’est
une belle femme, pas obligatoirement de petite vertu. Ce terme désigne
une femme « plantureuse » comme on le disait autrefois (bien qu’une
année à Cuba je l’ai entendu prononcer
par une personne sans culture. Cette expression me turlupinait la
cervelle jusqu’à ce que je me souvienne
de ces deux toiles de Goya dont « la maja nue ». Qui pouvait
être le modèle… ?
En fait, après recherches, il s’agissait peut être de « Pepita »
Tudo, la maîtresse de Godoy. Godoy haït de ses compatriotes eût le merite d’être
l’ami et le protecteur de Goya. Le destin
de cet homme est vraiment particulier, à l’image d’un Rastignac qui
aurait réussi.
Né dans une famille pauvre il suivit la même carrière qu’un
de ses frères. Il entra dans la Garde Royale d’Espagne, et là comme par hasard,
lors d’une escorte en forêt il tomba de cheval juste devant le carrosse royal.
Il se fit ainsi remarquer par la future reine Marie Louise,
qui adorait les jeunes hommes et les butinait à loisir. Ceci tout en faisant
gaffe de ne pas trop se faire remarquer de son beau-père dont elle avait une
peur bleue. Plus que de son mari, un grand bonasse qui n’aimait que la chasse.
Ce qui n’est pas courant pour l’époque c’est que cette
situation dura de nombreuses années, et même dans l’exil après la fin du règne
de Charles IV, leur fuite en France et en Italie après la Revolution Française.
L’aveuglement de Charles IV est surprenant, expliqué en
partie par la fascination qu’exerça Godoy sur le couple. Marie Louise l’aima jusqu’à
la mort, Charles IV s’en lassa en fin de vie.
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