Bienvenue


Cordialement

Camajan
Bienvenue sur Cubazic "le Mango Caraïbes" :
vous avez une ou des questions sur Cuba, vous pouvez la poser ici:
http://cubazic.blogspot.fr/2014/05/questions-sur-cuba.html

Si vous désirez vous procurer mon livre "La Trampa, Amour Cubaine" n'hésitez pas, si ce blog vous plaît le bouquin vous plaira aussi...vous ne serez pas déçu...cliquez ici, Merci.

If you want you can translate this blog, See at the right side....


mardi 11 janvier 2011

Le harem des beautés silencieuses (écrit par MBS)



Depuis le temps qu’il en rêve, ce soir il tente le coup. Combien de beautés sont là de l’autre côté de ce mur épais ? Trop évidemment ! Il ne pourra jamais toutes les honorer. Même d’un simple coup d’œil.
Il refuse d’y penser. Il ne doit pas perdre toute sa concentration en imaginant par avance ce qui se passera lorsque… Lorsque quoi d’ailleurs ?
C’est une idée de fou, un projet de dément. Entrer et passer la nuit entière à se faufiler entre toutes ces sublimes créations. Aller de l’une à l’autre, sauter à pieds joints entre les délices, caresser ces peaux du bout des doigts.
Il se faufile entre les gardes, échappe aux capteurs et aux caméras de surveillance. Il est venu tellement de fois que chacun de ses pas est précis au centimètre près. Pourquoi venir cette nuit alors s’il connaît si bien les lieux ?
C’est une frénésie, une gourmandise, une envie folle qui le prend au cœur. Etre seul dans le saint des saints, pouvoir se laisser aller sans retenue, donner et prendre. Ce qu’il n’a fait que voir de loin, il veut pouvoir l’avoir entre ses mains et s’abandonner au plaisir d’instants interdits.


 Par : MBS
son site:  http://pagesperso-orange.fr/saigprod




Voilà, ça y est ! Les portes sont refermées ! Et lui est toujours à l’intérieur. Il est désormais le seul intrus dans ce lieu magique qui enflamme son imagination depuis la première fois où on lui en a parlé. Seul mais si bien accompagné.
C’est pratiquement le silence total. On entend juste la respiration saccadée d’un climatiseur qui permet aux belles de dormir tranquilles sans souffrir de la chaleur. Il a une lampe torche dans sa main mais il n’ose encore l’allumer.
Ce serait trop tôt ! Trop dangereux ! On pourrait le surprendre !

Comme tout être qui voit son fantasme devenir réalité, il ne sait plus trop ce qu’il doit faire. Jouir pleinement de l’instant et tout de suite. Attendre un peu, déguster, avant de se plonger dans la réalisation du rêve. Des frissons lui parcourent l’échine, ses mains moites tremblotent, son cœur bat la chamade. Allez, courage ! Tu es venu pour ça…
Premier contact. Il reconnaît clairement la forme endormie dans la nuit profonde. Cette douceur, ce velouté. C’est divin !
Pas besoin de voir, le toucher est largement plus excitant. Il imagine ce que cette beauté endormie pourrait lui raconter s’il venait à l’éveiller d’un éclair de sa lampe torche. Des voyages fantastiques ? Des univers qu’il ne connaît pas ? Des histoires incroyables et auxquelles il ne croirait sans doute pas ?
Tous ses gestes sont mesurés. La passion ne signifie pas l’abandon de principes qui sont les siens. Il sait qu’il n’est pas le propriétaire de ces lieux et de ces magnifiques créatures d’un esprit supérieur au sien. Il doit s’admonester pour se décider à lâcher sa première proie. La nuit ne sera pas éternelle.

La voisine.
Sans doute plus âgée, elle est moins douce au toucher. Il n’hésite pourtant pas. Sa main se promène sur les petites nervures laissées par le temps. Il respire cette odeur un peu sèche qui l’enivre. Peut-il comparer ces sensations à autre chose qu’il aurait vécu ? Sans doute pas.
Il voudrait allumer la lumière, leur crier à toutes qu’il les aime, qu’il en est fou, qu’elles le mènent au délire simplement parce qu’elles existent. Qu’il voudrait que toutes soient à lui, qu’elles le rejoignent à jamais dans son petit appartement, qu’elles l’accompagnent chaque jour, chaque nuit dans sa chambre et dans son lit.
Non, pas encore !
Maintenir le suspens… S’interroger… Qui se trouve sous cette couverture rêche ? A qui appartient cette fine silhouette ? Qui dégage cette odeur légère de lavande ?
Et soudain, il n’y tient plus.
Il faut qu’il les voie, qu’il les prenne entre ses mains pour mieux les toucher, pour mieux les sentir.
Il trouve un interrupteur. Une batterie de néons se met à clignoter avant de délivrer une lumière crue qui lui brûle les yeux.
Voilà.
Elles sont toutes là, dressées devant lui, sagement rangées et prêtes à assouvir ses désirs. C’est lui qui décidera celle qu’il honorera le premier maintenant, celle dont il découvrira tous les secrets, celle en qui il saura lire. Elle lui parlera sans bruit. Il l’écoutera les yeux grands ouverts, la dévorant du regard. Elle lui dira des mondes lointains, le fera rire peut-être, caressera son imagination.
Il sait qu’il aimera.

Le petit jour commence à pointer derrière les rideaux. Avec un soupir, il regarde l’heure. Si seulement cette nuit pouvait être éternelle. Tout à l’heure, ces beautés cesseront de lui appartenir. Elles partiront en compagnie du premier, de la première qui viendront les chercher. Dociles. Et elles procureront peut-être à ces gens les mêmes émotions qu’elles viennent de lui donner.
Tout à l’heure, sur le coup de dix heures, la foule des curieux ou des amateurs éclairés reviendra flâner entre les rayonnages de la bibliothèque municipale.

 Par MBS, Paru sur le Forum Liensutiles.


                                                             

Aucun commentaire: