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dimanche 12 juin 2011

1789 a été déclenchée par la dette.

L’état  a pratiquement toujours trouvé une solution pour régler ses problèmes d’endettement. La première de ces solutions est de créer de la monnaie : en effet l’inflation efface ensuite rapidement la dette. La seconde solution est la répudiation : soit l’Etat baisse les taux d’intérêts autoritairement, soit il annule tout ou partie de sa dette : c’est ce que l’on appelle « la banqueroute ». C’est arrivé sous François I er et sous Louis XV. La troisième solution consiste à augmenter les impôts, comme l’a fait Thiers en 1872 et 1873 (la dette était passée de 40% à 80% du PIB après la guerre de 1870). Il existe également une quatrième solution : c’est de mettre le feu au ministère des finances. Il a brûlé en 1742, ce qui a permis à la couronne de remettre les compteurs à zéro. Et les communards l’ont brûlé volontairement en 1871 conformément à leur programme qui prévoyait de « mettre le feu au grand livre ». Ils ont échoué, Thiers l’ayant emporté avec lui à Versailles.

Aucune des trois premières méthodes et encore moins la quatrième pourrait marcher de nos jours. Avec l’indépendance de la banque centrale, l’inflation semble condamnée à rester basse. La répudiation, n’y pensons pas : la dernière remonte à 1797, et depuis, l’Etat a toujours honoré sa signature. Enfin, la hausse d’impôt se heurte au discours purement idéologique sur la baisse des prélèvements obligatoires. Ce discours depuis 1983, s’est profondément enraciné dans la culture des hommes politiques. La dette, dès lors,peut s’emballer. La situation est en cela comparable à la période 1770-1789. A l’époque, l’inflation n’existait pas, et comme aujourd’hui, les taux d’intérêts étaient très supérieurs à la croissance. La charge de l’état augmentait rapidement.
Louis XVI ne pouvait pas augmenter les impôts pour plusieurs raisons. D’abord, son entourage faisait pression sur lui : ils croyaient, comme le docteur Quesnay, grand maître des physiocrates, que l’impôt ne pouvait dépasser 20% du revenu sans étouffer l’économie. Par ailleurs, les Parlements, c'est-à-dire les juges de l’époque, cassaient toutes les lois qui augmentaient les impôts. La méthode de l’inflation a été tentée sans succés par le ministre des finances de l’époque, Calonne.Il s’était tourné vers la Caisse d’Escompte, l’ancêtre de la Banque de France, pour lui demander d’émettre des billets. Mais celle-ci, qui était indépendante, ne voulait pas laisser l’inflation repartir, et elle a refusé. Le régime n’était pas assez fort pour annuler autoritairement la dette : Le successeur de Calonne, Brienne a demandé la convocation des Etats-Généraux pour proposer une annulation de la dette.
La révolution a été directement déclenchée par la dette publique. Dans un discours prononcé en 1790 Mirabeau déclarait : »La dette publique fut le germe de la liberté ; elle a détruit le roi et l’absolutisme, prenons garde qu’en continuant à vivre, elle ne détruise la nation et nous reprenne la liberté qu’elle nous a donnée. »
Comme à la fin du XVIII° Siècle, la société actuelle refuse l’inflation, et toute augmentation des impôts est accueillie par des hauts cris : regardez les reactions des entreprises lorsqu’on leur annonce un petit alourdissement de la taxe professionnelle ! Il ne reste plus au gouvernement qu’à amputer ses dépenses. Un autre épisode historique est de ce point de vue éclairant : au lendemain de la guerre de 1870, la France s’était retrouvée avec une dette publique de 81% du PIB, alors que celle de l’Allemagne était nulle. La France de Thiers avait renoncé à gommer sa dette par l’inflation, et cherchait à tout prix l’équilibre budgétaire. Résultat, pendant les années qui ont suivi, les salaires des fonctionnaires français ont baissé par rapport à ceux de leurs collègues allemands, la qualité des services publics français s’est dégradée, pendant que l’Allemagne inventait la Sécurité Sociale, et l’Etat s’est déchargé de nombreuses dépenses sur les collectivités locales. La situation a entraîné toute une série de conséquences indirectes sur la société.

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