Cet auteur a fait rêver toute une époque, il a été témoin et acteur de grands évènements qui ont marqué le XX° siècle, sa vie son oeuvre ont été des sources auxquelles la jeunesse des années 50 et 60 a puisé. Ce n'est pas seulement un écrivain, ce fut un journaliste, un reporter de guerre qui n'hésitait pas à participer à l'action, ainsi durant la Guerre d'Espagne ou lors de la Libération de la France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sa vie, son oeuvre furent tres riches, j'ai eu l'occasion de croiser des lieux qu'il affectionnait particulièrement, en Europe ou dans les Caraïbes aussi je me propose de faire entrer cet auteur dans notre salon sans trop tarder...
Naissance : le 21 Juillet 1899 à Oak Park (Illinois)
Fils d’un médecin et d’une professeur de chant Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park commune riche des faubourgs de Chicago. Fils ainé d’une fratrie de six enfants, sa mère aurait voulu qu’il soit une fille et pour ce faire l’habillait en fille, ne lui coupait pas les cheveux et l’appellait « poupée chérie ». Ernest qui tient son prénom de son grand père maternel héros de la guerre de Sécession, qualifiera sa mère d’égoïste, d’hystérique et de « salope ».
Ernest apprécie la compagnie de son père, avec lui il pêche la truite dès l’âge de trois ans à Walloon Lake, Michigan, en territoire indien où sur les bords de ce lac alimenté par les glaciers la famille Hemingway s’est fait construire un chalet pour l’été. Un eden comparé à la puritaine Oak Park.
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Dans une de ses nouvelles : « Père et fils » il racontera sa relation avec son père, comment il lui apprend à débusquer les nids d’oiseaux et l’initiation à la vie en forêt à la manière des Algonquins.
Sa mère ayant cherché à faire de lui une fille, Ernest s’évertue à prouver sa virilité. Il se fait appeler « Punch » et se montre résistant à la douleur. A l’école il est doué en anglais, en latin mais aussi en sciences et en algèbre, il est souvent premier de sa classe. Myope, c’est un enfant timide qui se réfugie dans les livres, il dévore le Robinson Crusoe de Defoe, Walter Scott, Dickens, Mark Twain, Kipling tous écrivains d’action, d’aventure et de grands espaces.
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C’est dans ce contexte que s’ouvrit l’imaginaire de cet enfant qui écrivit plus tard en contradiction avec sa propre expérience : « Ce qui peut arriver de mieux à un écrivain, c’est de vivre une enfance malheureuse. »
L’expérience de la guerre.
En complément à la lecture, il se lance dans l’écriture. En 1916 dans le cadre du journal du Lycée il publie sa première nouvelle : » Le Jugement de Manitou ». Il s’inscrit aux cours de journalisme de l’école supérieure d’Oak Park . Très marqué par les Mémoires de R.H.Davis, ancien correspondant de guerre il a désormais un but : se trouver au cœur de l’histoire en marche, de l’action.
En 1914 il rêve de participer à la Grande Guerre, mais il est réformé à cause de sa mauvaise vue. Pour un salaire de 15 Dollars par semaine il se fait engager au Kansas City Star comme apprenti reporter. Ainsi le style journalistique américain tout en rigueur et concision influencera son écriture.
Impatient de découvrir les champs de bataille, il s’engage comme volontaire de la Croix-Rouge. Ambulancier sur le front italien à l’âge de 18 ans, il se fait envoyer sur le fleuve Piave en Vénétie où ont lieu les combats. Le 8 Juillet, dans une tranchée avec trois hommes, un obus autrichien tombe sur eux. Les jambes criblées d’éclats il hisse le seul survivant sur son dos et le ramène en lieu sûr.
Il est décoré pour cet acte de bravoure de la Croce al merito di guerra, on retirera 28 éclats métalliques de sa jambe droite.En trois mois il réapprend à marcher et rencontre Agnes Von Kurowsky une infirmière native de Pennsylvanie. Brune, grande, à la peau ambrée et aux yeux gris, il la trouve tres belle , il la dépeindra dans « L’Adieu aux Armes » sous les traits de Catherine Barkley. Mais après une brève aventure elle le délaissera pour un aristocrate italien.
Il regagne les USA en Janvier 1919. Premier soldat américain à rentrer du front italien blessé il est accueilli en héros. Il rencontre un écrivain américain en vogue, Sherwood Anderson qui l’encourage à vivre à Paris. Il rencontre également Elizabeth Hadley Richardson, pianiste de Saint-Louis , de huit ans son aînée avec qui il se marie en 1921.
Paris
Pour se rendre en Europe il se fait engager par le Toronto Star comme correspondant en Europe.
Il arrive à Paris muni de lettres de recommandation auprès des artistes américains fuyant l’hypocrisie de la prohibition. Paris est en vogue, paradis des artistes avec ses terrasses de cafés, ses artistes peintres, ses poètes et ses musiciens, les bouquinistes des bords de Seine. Montparnasse fait fureur et les taux de change sont avantageux pour ces exilés tels John Dos Passos ou Francis Scott Fitzgerald avec qui il passe des nuits imbibées… Ces américains représentent ce qui fut appelé la « génération perdue ». Il fréquente le salon de Gertrude Stein une richissime mécène qui collectionne les Matisse et les Picasso. Elle lui fait ainsi acheter un tableau de Miro, elle le conseille pour améliorer son style et son écriture. Il fréquente la Closerie des Lilas, donne des cours de boxe, fréquente James Joyce l’auteur d’Ulysse. En 1923 il publie « Trois histoires et dix poèmes » sa première œuvre.
Ezra Pound, de 14 ans son ainée, le prendra sous son aile et ils font le tour de l'Italie ensemble. Joyce et Hemingway se saoûlent à outrance des fois pendant 3 jours sans dormir. Il écrit 88 articles en 20 mois pour le Toronto Star depuis l'Europe. En voyageant en Espagne, il découvre et tombe follement amoureux des corridas (notamment dans les Arènes de Ronda). Il retourne momentanément en Amérique le temps d'avoir un premier fils. Il publie bien deux recueils de nouvelles qui passent inaperçus, s'ennuie mortellement à Toronto et choisit de retourner vivre à Paris en tant qu'écrivain. Françis Scott Fitzgerald vient de publier The Great Gatsby avec beaucoup de succès et Hemingway prend alors la décision d'écrire sa première nouvelle.
Hemingway et Scott Fitzgerald
Après la naissance de son fils John issu de Hadley, il parcourt l’Europe pour le compte du Toronto Star, interviewe Mussolini qu’il ne porte pas en grande estime, mais tous ces voyages, ce travail l’empêchent de se consacrer à l’écriture de nouvelles ou d’un premier roman. Aussi en 1924 il démissionne et consacre deux années avant de publier « Le soleil se lève aussi »…
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C’est à cette période que son mariage commença à battre de l’aile,il a une maîtresse : Pauline Pfeiffer et est amoureux des deux femmes en même temps. En 1927 il divorce et épouse Paulinejournaliste à Vogue, il commence à écrire « L’Adieu aux Armes ». Son second fils naquit et il perdit son père. Ce dernier endetté se suicida avec une arme à feu.
La mort de son père marqua profondément Ernest, il la jugea comme un acte de lâcheté, sans préjuger de sa propre fin puisque lui aussi se suicida, il reprocha à sa mère la responsabilité de cet acte.
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----à suivre------
Naissance : le 21 Juillet 1899 à Oak Park (Illinois)
Fils d’un médecin et d’une professeur de chant Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park commune riche des faubourgs de Chicago. Fils ainé d’une fratrie de six enfants, sa mère aurait voulu qu’il soit une fille et pour ce faire l’habillait en fille, ne lui coupait pas les cheveux et l’appellait « poupée chérie ». Ernest qui tient son prénom de son grand père maternel héros de la guerre de Sécession, qualifiera sa mère d’égoïste, d’hystérique et de « salope ».
Ernest apprécie la compagnie de son père, avec lui il pêche la truite dès l’âge de trois ans à Walloon Lake, Michigan, en territoire indien où sur les bords de ce lac alimenté par les glaciers la famille Hemingway s’est fait construire un chalet pour l’été. Un eden comparé à la puritaine Oak Park.
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Dans une de ses nouvelles : « Père et fils » il racontera sa relation avec son père, comment il lui apprend à débusquer les nids d’oiseaux et l’initiation à la vie en forêt à la manière des Algonquins.
Sa mère ayant cherché à faire de lui une fille, Ernest s’évertue à prouver sa virilité. Il se fait appeler « Punch » et se montre résistant à la douleur. A l’école il est doué en anglais, en latin mais aussi en sciences et en algèbre, il est souvent premier de sa classe. Myope, c’est un enfant timide qui se réfugie dans les livres, il dévore le Robinson Crusoe de Defoe, Walter Scott, Dickens, Mark Twain, Kipling tous écrivains d’action, d’aventure et de grands espaces.
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C’est dans ce contexte que s’ouvrit l’imaginaire de cet enfant qui écrivit plus tard en contradiction avec sa propre expérience : « Ce qui peut arriver de mieux à un écrivain, c’est de vivre une enfance malheureuse. »
L’expérience de la guerre.
En complément à la lecture, il se lance dans l’écriture. En 1916 dans le cadre du journal du Lycée il publie sa première nouvelle : » Le Jugement de Manitou ». Il s’inscrit aux cours de journalisme de l’école supérieure d’Oak Park . Très marqué par les Mémoires de R.H.Davis, ancien correspondant de guerre il a désormais un but : se trouver au cœur de l’histoire en marche, de l’action.
En 1914 il rêve de participer à la Grande Guerre, mais il est réformé à cause de sa mauvaise vue. Pour un salaire de 15 Dollars par semaine il se fait engager au Kansas City Star comme apprenti reporter. Ainsi le style journalistique américain tout en rigueur et concision influencera son écriture.
Impatient de découvrir les champs de bataille, il s’engage comme volontaire de la Croix-Rouge. Ambulancier sur le front italien à l’âge de 18 ans, il se fait envoyer sur le fleuve Piave en Vénétie où ont lieu les combats. Le 8 Juillet, dans une tranchée avec trois hommes, un obus autrichien tombe sur eux. Les jambes criblées d’éclats il hisse le seul survivant sur son dos et le ramène en lieu sûr.
Il est décoré pour cet acte de bravoure de la Croce al merito di guerra, on retirera 28 éclats métalliques de sa jambe droite.En trois mois il réapprend à marcher et rencontre Agnes Von Kurowsky une infirmière native de Pennsylvanie. Brune, grande, à la peau ambrée et aux yeux gris, il la trouve tres belle , il la dépeindra dans « L’Adieu aux Armes » sous les traits de Catherine Barkley. Mais après une brève aventure elle le délaissera pour un aristocrate italien.
Il regagne les USA en Janvier 1919. Premier soldat américain à rentrer du front italien blessé il est accueilli en héros. Il rencontre un écrivain américain en vogue, Sherwood Anderson qui l’encourage à vivre à Paris. Il rencontre également Elizabeth Hadley Richardson, pianiste de Saint-Louis , de huit ans son aînée avec qui il se marie en 1921.
Paris
Pour se rendre en Europe il se fait engager par le Toronto Star comme correspondant en Europe.
Il arrive à Paris muni de lettres de recommandation auprès des artistes américains fuyant l’hypocrisie de la prohibition. Paris est en vogue, paradis des artistes avec ses terrasses de cafés, ses artistes peintres, ses poètes et ses musiciens, les bouquinistes des bords de Seine. Montparnasse fait fureur et les taux de change sont avantageux pour ces exilés tels John Dos Passos ou Francis Scott Fitzgerald avec qui il passe des nuits imbibées… Ces américains représentent ce qui fut appelé la « génération perdue ». Il fréquente le salon de Gertrude Stein une richissime mécène qui collectionne les Matisse et les Picasso. Elle lui fait ainsi acheter un tableau de Miro, elle le conseille pour améliorer son style et son écriture. Il fréquente la Closerie des Lilas, donne des cours de boxe, fréquente James Joyce l’auteur d’Ulysse. En 1923 il publie « Trois histoires et dix poèmes » sa première œuvre.
Ezra Pound, de 14 ans son ainée, le prendra sous son aile et ils font le tour de l'Italie ensemble. Joyce et Hemingway se saoûlent à outrance des fois pendant 3 jours sans dormir. Il écrit 88 articles en 20 mois pour le Toronto Star depuis l'Europe. En voyageant en Espagne, il découvre et tombe follement amoureux des corridas (notamment dans les Arènes de Ronda). Il retourne momentanément en Amérique le temps d'avoir un premier fils. Il publie bien deux recueils de nouvelles qui passent inaperçus, s'ennuie mortellement à Toronto et choisit de retourner vivre à Paris en tant qu'écrivain. Françis Scott Fitzgerald vient de publier The Great Gatsby avec beaucoup de succès et Hemingway prend alors la décision d'écrire sa première nouvelle.
Hemingway et Scott Fitzgerald
Après la naissance de son fils John issu de Hadley, il parcourt l’Europe pour le compte du Toronto Star, interviewe Mussolini qu’il ne porte pas en grande estime, mais tous ces voyages, ce travail l’empêchent de se consacrer à l’écriture de nouvelles ou d’un premier roman. Aussi en 1924 il démissionne et consacre deux années avant de publier « Le soleil se lève aussi »…
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C’est à cette période que son mariage commença à battre de l’aile,il a une maîtresse : Pauline Pfeiffer et est amoureux des deux femmes en même temps. En 1927 il divorce et épouse Paulinejournaliste à Vogue, il commence à écrire « L’Adieu aux Armes ». Son second fils naquit et il perdit son père. Ce dernier endetté se suicida avec une arme à feu.
La mort de son père marqua profondément Ernest, il la jugea comme un acte de lâcheté, sans préjuger de sa propre fin puisque lui aussi se suicida, il reprocha à sa mère la responsabilité de cet acte.
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