L'accès à la plage est interdit au public depuis le 8 juillet, en raison des risques d'enlisement dans la vase et de dégagements de gaz tel le sulfure d'hydrogène, produit notamment par les algues vertes en décomposition.
Ce mardi 26 juillet, à 13 heures, un cadavre de sanglier gît sur la vase. Il est bientôt hissé sur un quad sous les yeux du secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor, Philippe de Gestas de Lespéroux. Le maire socialiste de Morieux, Jean-Pierre Briens, est présent, lui aussi. "Je souhaite la complète transparence sur ce qui s'est passé", dit-il.
Dans la matinée, cinq cadavres de sangliers ont été découverts, trois à Morieux, deux à Hillion, commune limitrophe. Dans l'après-midi, il y en aura treize de plus. Dix-huit au total, qui s'ajoutent aux dix autres retrouvés morts dans les parages depuis le 7 mai. La région abrite en effet une belle colonie de sangliers que les habitants ont pris l'habitude de voir se promener sur le sable…
Pour les deux premiers animaux découverts morts, des marcassins, l'autopsie réalisée par le Laboratoire de développement et d'analyses des Côtes-d'Armor, dépendant du conseil général, avait conclu à un étouffement provoqué par la présence de vase dans les voies aériennes supérieures.
D'autres analyses ont été effectuées sur six autres sangliers trouvés morts le 23 juillet. Cette fois-ci, le laboratoire estime le diagnostic moins évident. Si deux des bêtes présentent beaucoup de vase dans l'appareil respiratoire, affichant les mêmes lésions que les marcassins, quatre ont développé un œdème pulmonaire plus important, ainsi qu'une congestion des méninges.
Un laboratoire de Strasbourg a été chargé de rechercher la présence éventuelle d'hydrogène sulfuré. Les résultats devraient être disponibles d'ici quelques jours. Des analyses toxicologiques seront aussi réalisées par un laboratoire lyonnais qui devrait se prononcer dans une quinzaine de jours.
Le secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor "n'exclut aucune hypothèse" sur les causes de la mort, mais se garde bien de trancher sur la responsabilité éventuelle du sulfure d'hydrogène.
D'autres sont plus affirmatifs. Yvette Doré, maire socialiste d'Hillion, se souvient de la mort de deux chiens dans sa commune en 2008 ainsi que de celle d'un cheval en juillet 2009 à Plestin-les-Grèves, suite à un œdème pulmonaire. "J'attends les résultats des analyses pour les sangliers. Je ne me fais aucune illusion, la mort est très certainement due à l'hydrogène sulfuré qui se trouve dans la vase."
Gilles Huet, délégué général de l'association Eau et rivières de Bretagne, juge "troublante la coïncidence entre la mort des sangliers et le fait que le fond de la baie de Saint-Brieuc est le plus concerné par l'échouage des algues vertes". Il s'interroge aussi sur la qualité des eaux du Gouessant qui se jette dans la baie, mettant en avant une "mortalité inexpliquée" de pigeons et de poissons début juillet, en aval du plan d'eau de Lamballe.
Président de l'association Sauvegarde du Penthièvre, André Ollivro est catégorique : "Les sangliers sont morts, car le fond de la baie est pollué. On trouve sur les bassins versants du Gouessant le plus grand nombre d'élevages de porcs et de volaille des Côtes-d'Armor."
Jean-Luc Barbo, vice-président (sans étiquette) de la communauté de communes de Lamballe, en charge du développement durable et de l'environnement, est plus dubitatif : "Lundi, à 3 km de l'estuaire, les anguilles étaient en forme. Si c'était pollué, cela n'aurait pas été le cas."
Selon la préfecture, un prélèvement effectué au pied d'un barrage "n'a donné aucun résultat probant" et un second, dans une retenue d'eau, "a fait apparaître un résultat en cyanobactéries au-dessus du seuil d'alerte mais en dessous de celui de danger".
Depuis le début de la saison, un millier de tonnes d'algues vertes ont été enlevées à Morieux et 3 500 à Hillion. Au 18 juillet, la préfecture de région estimait à 19 000 le tonnage ramassé dans les Côtes-d'Armor. Moins qu'en 2010. En revanche, avec 13 000 tonnes, le Finistère est en hausse. Le total sur les deux départements est à peu près similaire à la saison précédente.
Mais la lassitude finit par gagner les habitants. "Quand on ramasse et que les algues sont là le lendemain, c'est le tonneau des Danaïdes", constate Jean-Luc Barbo. Il prévient : "Si on veut changer le pilier environnemental de la région, il faut prendre en compte l'économique et le social. Changer l'agriculture ne peut pas se faire du jour au lendemain."
Michel Guillemot, président de l'association Halte aux marées vertes, créée il y a onze ans à Hillion, regrette que les élus "ne se soient pas mobilisés sur les algues vertes comme sur les marées noires". Evoquant l'élan qui a suivi la catastrophe de l'Amoco-Cadiz, il juge qu'aujourd'hui "les politiques, de droite comme de gauche, ont trop peur de perdre leur électorat agricole".
Ce mardi 26 juillet, à 13 heures, un cadavre de sanglier gît sur la vase. Il est bientôt hissé sur un quad sous les yeux du secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor, Philippe de Gestas de Lespéroux. Le maire socialiste de Morieux, Jean-Pierre Briens, est présent, lui aussi. "Je souhaite la complète transparence sur ce qui s'est passé", dit-il.
Dans la matinée, cinq cadavres de sangliers ont été découverts, trois à Morieux, deux à Hillion, commune limitrophe. Dans l'après-midi, il y en aura treize de plus. Dix-huit au total, qui s'ajoutent aux dix autres retrouvés morts dans les parages depuis le 7 mai. La région abrite en effet une belle colonie de sangliers que les habitants ont pris l'habitude de voir se promener sur le sable…
Pour les deux premiers animaux découverts morts, des marcassins, l'autopsie réalisée par le Laboratoire de développement et d'analyses des Côtes-d'Armor, dépendant du conseil général, avait conclu à un étouffement provoqué par la présence de vase dans les voies aériennes supérieures.
D'autres analyses ont été effectuées sur six autres sangliers trouvés morts le 23 juillet. Cette fois-ci, le laboratoire estime le diagnostic moins évident. Si deux des bêtes présentent beaucoup de vase dans l'appareil respiratoire, affichant les mêmes lésions que les marcassins, quatre ont développé un œdème pulmonaire plus important, ainsi qu'une congestion des méninges.
Un laboratoire de Strasbourg a été chargé de rechercher la présence éventuelle d'hydrogène sulfuré. Les résultats devraient être disponibles d'ici quelques jours. Des analyses toxicologiques seront aussi réalisées par un laboratoire lyonnais qui devrait se prononcer dans une quinzaine de jours.
Le secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor "n'exclut aucune hypothèse" sur les causes de la mort, mais se garde bien de trancher sur la responsabilité éventuelle du sulfure d'hydrogène.
D'autres sont plus affirmatifs. Yvette Doré, maire socialiste d'Hillion, se souvient de la mort de deux chiens dans sa commune en 2008 ainsi que de celle d'un cheval en juillet 2009 à Plestin-les-Grèves, suite à un œdème pulmonaire. "J'attends les résultats des analyses pour les sangliers. Je ne me fais aucune illusion, la mort est très certainement due à l'hydrogène sulfuré qui se trouve dans la vase."
Gilles Huet, délégué général de l'association Eau et rivières de Bretagne, juge "troublante la coïncidence entre la mort des sangliers et le fait que le fond de la baie de Saint-Brieuc est le plus concerné par l'échouage des algues vertes". Il s'interroge aussi sur la qualité des eaux du Gouessant qui se jette dans la baie, mettant en avant une "mortalité inexpliquée" de pigeons et de poissons début juillet, en aval du plan d'eau de Lamballe.
Président de l'association Sauvegarde du Penthièvre, André Ollivro est catégorique : "Les sangliers sont morts, car le fond de la baie est pollué. On trouve sur les bassins versants du Gouessant le plus grand nombre d'élevages de porcs et de volaille des Côtes-d'Armor."
Jean-Luc Barbo, vice-président (sans étiquette) de la communauté de communes de Lamballe, en charge du développement durable et de l'environnement, est plus dubitatif : "Lundi, à 3 km de l'estuaire, les anguilles étaient en forme. Si c'était pollué, cela n'aurait pas été le cas."
Selon la préfecture, un prélèvement effectué au pied d'un barrage "n'a donné aucun résultat probant" et un second, dans une retenue d'eau, "a fait apparaître un résultat en cyanobactéries au-dessus du seuil d'alerte mais en dessous de celui de danger".
Depuis le début de la saison, un millier de tonnes d'algues vertes ont été enlevées à Morieux et 3 500 à Hillion. Au 18 juillet, la préfecture de région estimait à 19 000 le tonnage ramassé dans les Côtes-d'Armor. Moins qu'en 2010. En revanche, avec 13 000 tonnes, le Finistère est en hausse. Le total sur les deux départements est à peu près similaire à la saison précédente.
Mais la lassitude finit par gagner les habitants. "Quand on ramasse et que les algues sont là le lendemain, c'est le tonneau des Danaïdes", constate Jean-Luc Barbo. Il prévient : "Si on veut changer le pilier environnemental de la région, il faut prendre en compte l'économique et le social. Changer l'agriculture ne peut pas se faire du jour au lendemain."
Michel Guillemot, président de l'association Halte aux marées vertes, créée il y a onze ans à Hillion, regrette que les élus "ne se soient pas mobilisés sur les algues vertes comme sur les marées noires". Evoquant l'élan qui a suivi la catastrophe de l'Amoco-Cadiz, il juge qu'aujourd'hui "les politiques, de droite comme de gauche, ont trop peur de perdre leur électorat agricole".
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