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mercredi 13 juin 2012

Les salafistes tissent leur toile dans une Tunisie affaiblie



Les salafistes ne goûtent guère l’art contemporain, en particulier des œuvres exposées à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, qu’ils ont jugées offensantes envers l’islam. D’où des manifestations qui, lundi soir, après la prière, ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l’ordre et conduit les autorités à décréter hier soir un couvre-feu sur le Grand Tunis. Un tribunal, plusieurs locaux de police, de partis d’opposition, celui d’un syndicat ont ainsi été attaqués, certains brûlés, et 65 policiers ont été blessés. A la cité Intilaka, la police a dû tirer en l’air pour disperser les manifestants, des jeunes délinquants se mêlant aux salafistes. Plus de 160 personnes ont été arrêtées : «Des salafistes, oui, mais aussi des vendeurs d’alcool et des repris de justice», a insisté le ministère de l’Intérieur. Ils seront jugés en vertu de la loi antiterroriste prise en 2003, sous le règne de … Ben Ali.


La configuration n’est pas inédite : implantés surtout dans les quartiers populaires, les salafistes ont, à plusieurs reprises ces derniers mois, entraîné dans le sillage de leurs actions des jeunes marginaux. A ces deux explications, la rumeur en ajoute une autre, celle d’une instrumentalisation des salafistes par les anciens du régime Ben Ali pour déstabiliser le pouvoir en place. Réunis autour d’une interprétation puritaine de l’islam, les salafistes sont loin d’être unis.
«Scientifiques». Largement majoritaires, estimés à plusieurs dizaines de milliers, les «scientifiques» rejettent le recours à la violence. Très minoritaires, les «politiques» ont désormais un parti : le Front de la réforme, légalisé fin mars. Quant à la troisième tendance, les «jihadistes», dont le noyau dur ne dépasserait pas plusieurs centaines de personnes, elle a élargi son audience et multiplié les actions depuis la chute de Ben Ali : attaques de bordels, appels à fermer les débits de boisson, manifestations pour réclamer la charia… C’est la branche étudiante qui, à la faculté de la Manouba, a milité agressivement pour le droit au niqab.
Le 20 mai, pour son deuxième congrès, Ansar al-charia, principale mouvance jihadiste en Tunisie, a réuni 5 000 personnes. L’an dernier, pour leur premier meeting, les partisans de la charia n’étaient alors guère plus de 1 000. Beaucoup venaient d’être libérés, à la faveur de l’amnistie décrétée après la révolution : sur la foi de la loi antiterroriste de 2003, plusieurs milliers d’entre eux avaient été condamnés. Parmi les amnistiés, Seif-Allah ben Hassine, initiateur d’Ansar al-charia. A 47 ans, Abou Iyadh a un passé des plus chargés : passé par l’Afghanistan, inscrit en 2002 sur une liste de l’ONU de personnes ou de groupes liés à Al-Qaeda, il a été condamné en 2003 à soixante-huit ans de prison. «Aujourd’hui, il fait toujours l’éloge d’Al-Qaeda, mais il ne revendique pas son appartenance», souligne Allaya Allani.
Al-Qaeda, elle, lorgne sur la Tunisie : dans un message vidéo diffusé dimanche, Ayman al-Zawahiri, qui a succédé à Ben Laden, a appelé les Tunisiens à défendre la charia et condamné le parti islamiste Ennahda (au pouvoir) pour sa trop grande proximité envers l’Occident. Sur la scène de Kairouan, Abou Iyadh a, lui, voulu rassurer : «Nous sommes réunis pour envoyer au peuple un message de paix et de confiance. Notre pays, dans cette période critique, ne supporte que la fraternité et le retour à la religion.» Des Tunisiens sont en revanche partis combattre en Syrie. Cinq y sont morts. Sous Ben Ali déjà, des centaines avaient rejoint l’Irak.
Chasses gardées. Ansar al-charia est déjà bien implanté à Bizerte, Sousse, dans plusieurs villes du nord-ouest, dans des quartiers populaires de Tunis, ou encore à Sidi Bouzid et ses alentours, où réside cheikh al-Khatib al-Idrissi, l’éminence grise du jihadisme tunisien. «Ils essaient de former des noyaux durs et actifs, analyse Allaya Allani, spécialiste de l’islam politique. Leur force n’est pas dans leur nombre, mais dans leur capacité à mobiliser. Ils profitent aussi de la faiblesse de l’Etat.» Pour conquérir du terrain, Ansar al-charia a créé un bureau de prédication, un pour l’aide sociale, un programme de santé gratuit, un journal. Le groupe a fait de certaines mosquées ses chasses gardées. Le ministère des Affaires religieuses, qui cherche à renforcer le contrôle de l’Etat sur les 5 000 édifices, assure que «pas plus d’une vingtaine» sont sous la coupe d’imams qui refusent toute tutelle. La rumeur fait état de camps d’entraînement. «Il n’y en a pas, a tranché le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh. Des gens qui font du sport dans des salles ou dans la nature, mais on ne peut pas les arrêter pour ça.» En revanche, des armes circulent venant de Libye, a-t-il reconnu.
Accusé par l’opposition de laxisme voire de complicité avec les salafistes, le gouvernement dominé par Ennahda affiche sa fermeté. «Les gens qui s’en prennent aux forces de l’ordre doivent savoir qu’elles ont le droit d’aller jusqu’à utiliser des balles réelles», a mis en garde fin mai le ministre de l’Intérieur, qui a critiqué «une volonté d’imposer un style de vie, d’échapper au cadre de l’Etat, sous couvert de religion». Mais l’activisme salafiste pèse sur Ennahda : le parti, qui a renoncé en mars à inscrire la charia dans la constitution, a annoncé hier qu’il défendrait une loi condamnant les atteintes au sacré.

1 commentaire:

matea a dit…

suicidaire d exposer de pareils toiles dans un pays ou l integrisme monte