Ce film Franco-Panaméen décrit la triste réalité de la vie à Cuba où tout est bon pour survivre, réalité dont n'a pas dû être informé notre Ministre des Affaires Etrangères pendant sa visite officielle...
Melaza en espagnol veut dire : mélasse, on aura compris le sens du choix de ce nom de village...
Melaza par previewnet
Depuis que la production de sucre a été abandonnée, le village cubain de Melaza semble vivre au ralenti. Dernière employée de l'usine sucrière, Monica y passe ses journées seule au milieu du grand entrepôt à veiller sur des machines qui ne servent plus, tandis que son compagnon Aldo, l'instituteur, enseigne la natation dans une piscine vide. Ne sachant plus comment joindre les deux bouts, ils louent leur maison pour abriter les ébats de couples illégitimes dont ils attendent le départ un peu plus loin dans la nature, avec la fille de Monica et sa mère handicapée. Mais la police met un terme à leur petit commerce : il va falloir trouver d'autres moyens de vivre, sans céder à la somnolence découragée qui gagne du terrain chaque jour. Car, si les tracts pleuvent, si les enfants saluent le drapeau tous les matins avant les cours, si l'on crie dans les rues, tout habillé de rouge, les bienfaits de la révolution, il n'y a plus de combat collectif : seulement ces batailles individuelles que chacun livre le plus prosaïquement du monde, pour manger.
Souvent distante, toujours patiente dans son désir de dire avec la plus grande vérité ce qu'est Cuba aujourd'hui, la caméra de Carlos Lechuga suit ces guerriers nouveaux que sont Monica et Aldo. Leur guerre est faite de très petits faits d'armes : un peu de ménage, une bouteille d'huile que l'on remporte pour services rendus à la voisine, quelques menus larcins. Leur arme ultime, et leur seule vraie force, c'est l'amour qu'ils se portent, et qui se raconte en quelques mots, souvent banals, une étreinte un peu lasse mais langoureuse. En une heure et vingt minutes, juxtaposant de petites scènes sans transitions superflues, Carlos Lechuga peint Melaza et sa révolution léthargique avec autant de sobriété que d'inventivité. Variété des cadres et des mouvements de caméra, intelligence du rythme, scénario équilibré, signifiant sans bavardage : c'est d'abord la grande maîtrise formelle de son travail qui frappe, au point qu'il est assez difficile de croire que, si sa filmographie de scénariste est un peu plus imposante, Melaza est son premier long-métrage en tant que réalisateur. Mais contrairement à beaucoup de premiers films, son ambition ne se restreint pas à l'exercice de style, ni à la parabole politique. Touchant, expressif avec presque rien, Melaza est surtout un bel hymne à l'amour tout simple. Signe le plus évident, peut-être, de la maturité précoce du jeune cinéaste.
Melaza en espagnol veut dire : mélasse, on aura compris le sens du choix de ce nom de village...
Melaza par previewnet
Depuis que la production de sucre a été abandonnée, le village cubain de Melaza semble vivre au ralenti. Dernière employée de l'usine sucrière, Monica y passe ses journées seule au milieu du grand entrepôt à veiller sur des machines qui ne servent plus, tandis que son compagnon Aldo, l'instituteur, enseigne la natation dans une piscine vide. Ne sachant plus comment joindre les deux bouts, ils louent leur maison pour abriter les ébats de couples illégitimes dont ils attendent le départ un peu plus loin dans la nature, avec la fille de Monica et sa mère handicapée. Mais la police met un terme à leur petit commerce : il va falloir trouver d'autres moyens de vivre, sans céder à la somnolence découragée qui gagne du terrain chaque jour. Car, si les tracts pleuvent, si les enfants saluent le drapeau tous les matins avant les cours, si l'on crie dans les rues, tout habillé de rouge, les bienfaits de la révolution, il n'y a plus de combat collectif : seulement ces batailles individuelles que chacun livre le plus prosaïquement du monde, pour manger.
Souvent distante, toujours patiente dans son désir de dire avec la plus grande vérité ce qu'est Cuba aujourd'hui, la caméra de Carlos Lechuga suit ces guerriers nouveaux que sont Monica et Aldo. Leur guerre est faite de très petits faits d'armes : un peu de ménage, une bouteille d'huile que l'on remporte pour services rendus à la voisine, quelques menus larcins. Leur arme ultime, et leur seule vraie force, c'est l'amour qu'ils se portent, et qui se raconte en quelques mots, souvent banals, une étreinte un peu lasse mais langoureuse. En une heure et vingt minutes, juxtaposant de petites scènes sans transitions superflues, Carlos Lechuga peint Melaza et sa révolution léthargique avec autant de sobriété que d'inventivité. Variété des cadres et des mouvements de caméra, intelligence du rythme, scénario équilibré, signifiant sans bavardage : c'est d'abord la grande maîtrise formelle de son travail qui frappe, au point qu'il est assez difficile de croire que, si sa filmographie de scénariste est un peu plus imposante, Melaza est son premier long-métrage en tant que réalisateur. Mais contrairement à beaucoup de premiers films, son ambition ne se restreint pas à l'exercice de style, ni à la parabole politique. Touchant, expressif avec presque rien, Melaza est surtout un bel hymne à l'amour tout simple. Signe le plus évident, peut-être, de la maturité précoce du jeune cinéaste.
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