Depuis sa découverte en 1492, les Français ont apporté
plus que le savoir et le progrès à Cuba. Les Cubains doivent à la France
une pensée libératrice et républicaine (héritage de la révolution de
1789), des plantations de café prospères (grâce aux colons ayant fui Haïti), les racines de la musique actuelle (telle que le danzón), une architecture singulière, des arts plastiques et littéraires de qualité…
Aussi, lors des premiers siècles de la colonisation espagnole, les flibustiers français se sont fait connaître par leurs féroces attaques contre les assaillants terrestres et maritimes. Deux noms rappellent la terreur de l’époque : Jacques de Sores et Jean David Nau (alias François l’Olonnais).
Jacques de Sores,
la terreur à La Havane Emilio Roig de Leuchsenring, historien de La Havane entre 1935 et 1964, raconte que l’attaque de Jacques de Sores contre la capitale cubaine le 10 juillet 1555 fut l’une des plus dévastatrices de l’histoire de la ville. Les Espagnols connaissaient déjà Jacques de Sores. En 1554, amiral de Jean le Clerc (dit Jambe de Bois), Sores avait dévasté Santiago de Cuba. Il avait aussi connu de belles victoires à la Palma, aux Indes, au Canada et dans les Antilles. Au milieu du XVIème siècle, le château de la Fuerza servait à la défense de La Havane. Il ressemblait peu à l’actuelle construction. Il était réputé relativement vulnérable, garni de seulement quelques pièces d’artillerie et d’une garnison très réduite. Au matin de l’attaque, la vigie située sur les hauteurs du Morro informa de la présence d’un navire près des côtes. Peu de temps après, deux cavaliers annoncèrent la nouvelle qu’un brigadier français mouillait dans la crique Juan Guillén, à l’ouest de la ville. Son équipage semblait bien armé et disposé à combattre. Malgré la fuite du gouverneur Gonzalo Pérez de Angulo, le régisseur du conseil municipal, Juan de Lobera, réunit Espagnols et métis pour faire face à l’assaut des Français. Les pirates contrèrent trois attaques avant d’ordonner la reddition des Espagnols le lendemain matin. Encerclés, ils manquaient de ressources pour continuer le combat. Tout aurait dû en rester là si le gouverneur n’avait pas tenté de récupérer la ville par la force. L’escarmouche nocturne de Pérez de Angulo fut un échec. Les Français, par désir de vengeance, incendièrent la ville, outragèrent les images des saints catholiques, brûlèrent les navires dans le port et tuèrent les esclaves présents. « Le 5 août, aux alentours de minuit, la lune luisait et le temps était idéal pour lever l’ancre. Sores appareilla son navire et quitta La Havane dévastée. Les habitants se retrouvèrent dans la misère, maudissant l’hérétique français et le lâche gouverneur », rapporte Roig. Jacques de Sores, connu aussi comme « l’ange exterminateur », ne fut pas le seul pirate français à Cuba. Mais il fut probablement un des plus cruels.
Aussi, lors des premiers siècles de la colonisation espagnole, les flibustiers français se sont fait connaître par leurs féroces attaques contre les assaillants terrestres et maritimes. Deux noms rappellent la terreur de l’époque : Jacques de Sores et Jean David Nau (alias François l’Olonnais).
Jacques de Sores,
la terreur à La Havane Emilio Roig de Leuchsenring, historien de La Havane entre 1935 et 1964, raconte que l’attaque de Jacques de Sores contre la capitale cubaine le 10 juillet 1555 fut l’une des plus dévastatrices de l’histoire de la ville. Les Espagnols connaissaient déjà Jacques de Sores. En 1554, amiral de Jean le Clerc (dit Jambe de Bois), Sores avait dévasté Santiago de Cuba. Il avait aussi connu de belles victoires à la Palma, aux Indes, au Canada et dans les Antilles. Au milieu du XVIème siècle, le château de la Fuerza servait à la défense de La Havane. Il ressemblait peu à l’actuelle construction. Il était réputé relativement vulnérable, garni de seulement quelques pièces d’artillerie et d’une garnison très réduite. Au matin de l’attaque, la vigie située sur les hauteurs du Morro informa de la présence d’un navire près des côtes. Peu de temps après, deux cavaliers annoncèrent la nouvelle qu’un brigadier français mouillait dans la crique Juan Guillén, à l’ouest de la ville. Son équipage semblait bien armé et disposé à combattre. Malgré la fuite du gouverneur Gonzalo Pérez de Angulo, le régisseur du conseil municipal, Juan de Lobera, réunit Espagnols et métis pour faire face à l’assaut des Français. Les pirates contrèrent trois attaques avant d’ordonner la reddition des Espagnols le lendemain matin. Encerclés, ils manquaient de ressources pour continuer le combat. Tout aurait dû en rester là si le gouverneur n’avait pas tenté de récupérer la ville par la force. L’escarmouche nocturne de Pérez de Angulo fut un échec. Les Français, par désir de vengeance, incendièrent la ville, outragèrent les images des saints catholiques, brûlèrent les navires dans le port et tuèrent les esclaves présents. « Le 5 août, aux alentours de minuit, la lune luisait et le temps était idéal pour lever l’ancre. Sores appareilla son navire et quitta La Havane dévastée. Les habitants se retrouvèrent dans la misère, maudissant l’hérétique français et le lâche gouverneur », rapporte Roig. Jacques de Sores, connu aussi comme « l’ange exterminateur », ne fut pas le seul pirate français à Cuba. Mais il fut probablement un des plus cruels.
François l'Olonnais,
le fléau des Espagnols
Les Espagnols ont tenté de capturer le sanguinaire Olonnais à plusieurs reprises entre 1630 et 1669. Mais l’habile flibustier est toujours parvenu à s’échapper. La crainte des Ibériens pour le pirate français était aussi grande que la haine d’Olonnais pour les Hispaniques.
Son plus grand exploit reste la prise et le pillage de Maracaibo au Venezuela en 1666. Le butin fut particulièrement important mais l’histoire se souvient davantage d’une anecdote montrant la brutalité du boucanier : devant le refus d’un prisonnier de lui indiquer les endroits où les habitants de la ville cachaient leurs richesse, l’Olonnais lui ouvrit la poitrine avec un couteau et donna le cœur à manger à l’un de ses hommes.
D’autres villages côtiers et de villes cubaines ont souffert des assauts de ce flibustier : San Juan de los Remedios, Puerto Príncipe (Camagüey) et Batabanó (au sud de La Havane).
En 1667, le gouverneur espagnol arma le galion La Virgen del Rosario en vue de capturer le pirate dans les eaux du Nord de Cuba. Il exigea auprès du capitaine du navire que l’équipage du bateau pirate soit pendu et que le chef des corsaires soit ramené enchaîné. Après un abordage féroce, le combat tourna en faveur de l’Olonnais. Ce dernier décapita personnellement tous les prisonniers sauf un qu’il renvoya à La Havane accompagné d’un terrible message : « à l’avenir, tous les Espagnols qui tomberont entre mes mains seront exterminés sans pitié ».
Une légende raconte que l’Olonnais aurait enterré mille livres de lingots d’or à Cayo Francés, au Nord de la province de Villa Clara. Malgré d’intenses recherches, personne n’a encore jamais trouvé de vestiges du trésor.
D’autres noms complètent la liste des aventuriers français qui ont navigué dans les mers cubaines et terrorisé les habitants de l’ancienne colonie : Jean Lafitte, Jean-François de la Rocque de Roberval, François Granmont… L’un d’eux, Gilberto Girón, fut immortalisé dans une œuvre littéraire cubaine : Espejo de paciencia. On y raconte sa mort des mains d’un esclave africain.
Les autres pirates se sont perdus dans le temps. Leur sombre histoire reste éparpillée à travers divers archives et essais historiques.
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