Plusieurs habitants et riverains d'une cité de Marseille ont contraint à la fuite, jeudi 27 septembre au soir, des Roms installés à proximité et ont incendié leur campement, sans violences physiques, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.
Les policiers sont arrivés sur place vers 19 heures afin de séparer une trentaine d'habitants mécontents et les Roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires, qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé que, en l'absence d'agression physique, aucune interpellation n'avait été effectuée.
Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence sur son site Internet, était préméditée, puisque ces habitants en avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord, de leur passage à l'acte si les Roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville. Interrogée par l'AFP sur ces faits, dont elle n'avait pas encore eu connaissance, Caroline Godard, membre de l'association Rencontres tsiganes, s'est dite "effarée", soulignant qu'environ trente-cinq personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours.
LES ROMS "SALISSENT TOUT"
"Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu'ils accusaient d'avoir commis des cambriolages, a pour sa part déclaré Samia Ghali, sénatrice et maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s'étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d'entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d'une procédure de démolition en cours.
En présentant les modalités d'application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment de la préoccupation des services de l'Etat à l'égard de ce genre de tensions. En mai déjà, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains excédés par un camp de Roms installé à Château-Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives.
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