Après le départ de Battista et la victoire de la révolution
castriste le massif de l’Escambray sur les hauteurs de Trinidad haut lieu des
faits d’armes de Che Guevara a été le théâtre d’une guerre occultée jusqu’à nos
jours par le régime des barbus, qui a tout fait pour la discréditer.
En 1960 d’anciens
guerilleros de Fidel appuyés par une bonne partie des paysans de la région de
Trinidad mécontents de la réforme agraire qui avait abouti à la
collectivisation communiste et non à la redistribution des terres furent
rejoints par des combattants anticommunistes de tout le pays. Pendant plus de
cinq ans ils menèrent une guerrilla contre le regime de Fidel Castro avec 2.000
à 3.000 hommes contre 100.000, armés de vieilles armes américaines obsolètes.
Le régime castriste victorieux de Battista fit tout pour
discréditer cette rébellion, traitant
ces hommes de « bandits » et de contre-révolutionnaires à la
solde des USA, alors que c’étaient pour la plupart des hommes ayant participé à
la Révolution et déçus par le côté dictatorial du nouveau régime. Pour venir à
bout de la rébellion Castro fit appliquer une méthode ayant fait ses preuves
entre 1895 et 1898 lors de la deuxième guerre d’indépendance de Cuba, à cette
époque les espagnolsappliquèrent « la reconcentration », elle avait
pour but de couper les insurgés de leur base paysanne en construisant des
villages entiers où la population fut « parquée » , à l’image de la « pacification »
menée pendant la guerre d’Algérie. Des populations entières furent déplacées dans les quatre coins de l’île,
notamment dans la région de Pinar el Rio. Les autorités construisirent des prisons dans la sierra de
l’Escambray : « la sierrita », « el condado », « la
campana », dans ces prisons il n’y avait pas de procés, pas d’avocat,
selon le bon vouloir des gouvernementaux les hommes étaient fusillés ou
emprisonnés, les familles n’étaient pas avisées.
La torture était pratiquée à grande échelle, l’un de ces
centre de tortures se trouvait au lieu dit « Topes de Collantes » où
était érigé un grand batiment pour tuberculeux, certaines de ses salles étaient
transformées en salles de tortures. Sans aucune aide extérieure, les insurgés
furent réduits au silence, les déplacements de population continuèrent jusqu’en
1966, certains insurgés libérés parvinrent à quitter l’île et à temoigner pour
faire connaître ces faits, voir sur ce point l’ouvrage de Jacobo Machover :
« Cuba mémoires d’un naufrage » aux éditions Buchet-Chastel…
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