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mercredi 26 septembre 2012

Pédophilie: le Maroc va juger un hôtelier français

C'est une villa fleurie nichée dans la Palmeraie de Marrakech, au fond d'un domaine hôtelier qui doit ouvrir ses portes à une riche clientèle internationale en novembre. Un mini-riad au bout d'une longue piste poussiéreuse, bordé d'oliviers et de bougainvillées. Bibliothèques et salons aux sols couverts de tapis s'ouvrent sur un patio. Un peu plus loin, une piscine d'eau douce. C'est là, dans cette ferme à la Marie-Antoinette où paressent âne, paons et brebis, que le directeur général du palace en construction attirait depuis décembre 2009, en toute discrétion, des jeunes garçons venus à Mobylette ou emmenés par des chauffeurs, derrière des vitres fumées. Et consultait, sur Internet et sous le nom de code "Louis 14", des sites pornographiques.

 

Patrick Finet, alias "Louis 14", n'habite plus à l'adresse indiquée. En février 2011, ce dirigeant de la chaîne hôtelière Mandarin Oriental, censé gérer le futur palace, a quitté précipitamment le Maroc, et a fait, depuis, l'objet d'un avis de recherche délivré par le procureur de Marrakech pour des faits qualifiés pénalement de "débauchage" et "prostitution de mineurs". Vendredi 28 septembre, il est donc peu probable qu'il réponde à la convocation du tribunal correctionnel de Marrakech, où ses deux chauffeurs-rabatteurs vont comparaître pour "aide à la prostitution" et "participation à l'exploitation d'enfants pour du matériel pornographique".
Domicilié au Palais-Royal, à Paris, ce play-boy à blazer et pochette de 53 ans – dont "trente ans d'expérience dans l'hôtellerie de luxe", dit sa fiche professionnelle – est aujourd'hui chargé de superviser à Milan l'ouverture d'un établissement prévue en 2013. Un palace doté des plus beaux spas et des meilleurs chefs, comme la vingtaine d'hôtels de cette chaîne de luxe : Bangkok, Tokyo, Singapour, et désormais Paris, où le tout-people, d'Alain Delon à Yasmine Besson en passant par PPDA, s'était pressé il y a un an pour inaugurer le Mandarin de la rue Saint-Honoré.
L'affaire marocaine a été révélée presque par hasard, à la suite d'un différend commercial entre la chaîne hôtelière et le propriétaire du terrain de la Palmeraie de Bab-Atlas, là où, derrière de hauts murs, se cachent les discrets riads des Européens, à l'écart de la vieille ville. Jaouad Kadiri, riche entrepreneur et figure de Marrakech, avait signé avec Mandarin Oriental un accord de gestion "on shore" (clés en main). Mais voilà qu'au fil des mois, les travaux se font de plus en plus somptuaires.
Congélateurs, climatisation, rien n'est jamais assez grand ni assez raffiné pour l'hôtelier de luxe. Les brochures de papier glacé, l'argenterie frappée au logo du groupe sont prêtes pour une ouverture en 2010, qui n'arrive jamais: inoccupée, la suite de 500 m2 du palace sert en attendant au tournage de Sex and the City II. La note s'élève à 103 millions d'euros et, fondé ou pas, dira la justice, un soupçon d'escroquerie naît chez Kadiri. "Mandarin Oriental voulait m'asphyxier pour racheter mon hôtel à vil prix", assure-t-il.
15 000 PHOTOS ARCHIVÉES ET UNE TRENBTAINE DE VIDÉOS
En février 2011, le groupe rompt en tout cas son contrat avec le Marocain. Et Patrick Finet s'en va précipitamment, laissant derrière lui son ordinateur, dont il avait chargé l'informaticien de l'hôtel de détruire les données. Sans se faire obéir... Au milieu des documents comptables et des mails échangés avec sa direction, à Londres ou ailleurs, des documents qui semblent davantage concerner "Louis 14" que ce "directeur Finet" dont, le 15 février 2011, le substitut du procureur de Marrakech fait confisquer le passeport.
Parmi les 15 000 photos archivées, de nombreux clichés et une trentaine de vidéos pornos sont saisis par les huissiers à la demande de Jaouad Kadiri. Le 13 septembre 2011, ce dernier porte plainte devant la police de Marrakech pour utilisation d'une maison, le réseau Internet, et une voiture de l'hôtel "afin de se livrer à des agissements sexuels sur mineurs". Une enquête est confiée à la gendarmerie. Saisi, un juge d'instruction décide, après examen du disque dur et audition d'une dizaine de témoins, de renvoyer Patrick Finet devant la justice marocaine pour pédophilie – malgré l'absence de plaintes de victimes.
"Nouveau scandale d'abus d'enfants à Marrakech", titre à la "une", le 20 octobre 2011, le quotidien Assabah ("Le matin"), sans toutefois donner l'identité du "Français haut placé" mêlé à cette affaire. D'après les témoignages recueillis par la gendarmerie royale, et dont Le Monde a pris en partie connaissance, la petite maison au fond du domaine servait à recevoir de jeunes garçons "de 14 à 20 ans" que les chauffeurs marocains de M.Finet – détenus quelques mois en prison – ramenaient à la villa. "C'était le moudir [le patron], personne n'osait rien dire", explique Kadiri. Au programme: baignade avec les adolescents, "nus", dans la piscine, selon les témoins. "Il faisait ensuite rentrer chez lui tous ces enfants dans la chambre à coucher qu'il fermait", a raconté le jardinier le 13 octobre 2011 devant la police locale: "Je ne sais pas ce qu'il faisait dedans." Officiellement, du "sport" et des "massages".
"J'espère que, vendredi, Patrick Finet sera présent à l'audience, soupire sans y croire Me Khalid El-Fataoui, le conseil marocain de M. Kadiri. Qu'il sache qu'il aura toutes les garanties d'équité pour se défendre." Le 6 juillet, devant la chambre de commerce internationale arbitrant le contentieux commercial qui l'oppose au propriétaire des lieux, M. Finet a clamé sa "totale innocence", promettant de "contester" des accusations "colportées", selon lui, "par des adversaires" entretenant "des connexions" avec les "services secrets" du royaume.
"On peut s'interroger sur l'attitude de la direction de Mandarin qui, informée de ces faits, a nommé M. Finet à Milan", lâche Me Pascal Garbarini, avocat français de M. Kadari, qui a déposé en juillet devant le procureur de Paris, François Molins, une plainte visant les dirigeants français du groupe hôtelier pour "faux" et "escroquerie", et évoquant l'affaire de pédophilie. Son client a une explication: "S'ils le lâchent, dit Kadiri, qui a rebaptisé son établissement Taj Palace, Finet peut se retourner contre eux dans l'affaire du différend commercial, car les mails le prouvent, il agissait sur instruction."
Chez Mandarin, on affiche une parfaite "zénitude". "Nous ne commenterons pas une procédure en cours, nous a répondu mardi 25 septembre le directeur opérationnel de Mandarin Europe, Moyen-Orient et Afrique, Christophe Marès. On attend les détails, mais on est très tranquilles."

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