Au détour d’un chemin, perdue entre les massifs de fougères, tu étais là, discrète, à moitié cachée sous les branchages du maquis. Te cacherais tu petite fleur, toi si fragile ? Quel spectacle effrayant t’a contrainte à t’enfouir loin de la lumière, petite nonnette sous ta blanche corolle ? Est-ce la vue brutale du sanglier rageur, le chant du merle bavard, ou t’es tu égarée fuyant les pas du chasseur ?
Regardes là, près du pin laricio à la ramure protectrice, coule un torrent bienfaiteur, que n’as-tu posé tes racines en cet endroit prospère. Rassures toi, tu es protégée à l’abri des regards du voyageur, laisses pousser tes feuilles, petite fleur, ma sœur.
Endors toi tranquille, lorsque la lune insinue ses rayons curieux, et que les moqueries des oiseaux se sont tues. Le hibou borgne veillera sur toi et éloignera ta peur. Dors ma douce demain il fera jour….
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