Qu’il soit mitonné à la sauce spaghettis ou au jus de cactus de l’Arizona, le western est le seul genre où tout se mange, même les navets. Celui-ci est un pur délice à l’ancienne qui se déguste avec nostalgie comme une madeleine de Proust cuisinée par Ma Dalton, puis macérée dans un tord-boyaux plus chargé en alcool qu’une mule de chercheur d’or.
De la bonne gnôle en Technicolor, avec juste ce qu’il faut d’amertume, que les brothers Coen, en géniaux barmen de saloon, nous servent dans un verre crade qu’ils font glisser, avec la virtuosité de hockeyeurs, tout au long des 1 h 50 de leur comptoir. Dans le shaker cinématographique, Ethan et Joel ont jeté le roman de 43 ans d’âge de Charles Portis (éd. Le Serpent à plumes) et le souvenir de « 100 dollars pour un shérif », le film culte de Henry Hathaway. Ils y ont ajouté le savoureux Jeff Bridges (qu’ils avaient déjà zesté dans « The Big Lebowski ») et le pimenté Matt Damon, debout sur les étriers de son talent. Il ne restait plus qu’à secouer les personnages avec moult péripéties, de l’action, des exactions, le tout sous le feu nourri d’une rafale de dialogues. Et pour sucrer le tout, la délicieuse Hailee Steinfeld, plus pétillante qu’une eau de Seltz. Le nom de ce cocktail ? Le « True Grit ». Garçons, un autre !
la suite ici :
http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/True-Grit-de-Joel-et-Ethan-Coen-Du-calibre-45-fillette-253413/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire