Ils sont âgés de 20 à 40 ans, branchés, amateurs d'anglicismes autant que de poissons carnassiers: les adeptes du "street fishing" ou pêche de rue, qui s'affrontaient en compétition ce week-end à Strasbourg, donnent un sérieux coup de jeune à un loisir à l'image désuète.
"Il y a toujours eu des pêcheurs en ville, mais l'état d'esprit du street fishing est différent. On est loin de la pêche à la papa, et de l'image traditionnelle du pêcheur assis sur son pliant devant son flotteur", souligne Andréas Vom Scheidt, vice-président de la Fédération du Bas-Rhin pour la pêche.
Le street fishing, dont la marque a été déposée par une association et un fabricant de matériel de pêche, pourrait se définir comme une pêche urbaine et itinérante au leurre.
Ses pratiquants s'habillent "street wear", se déplacent rapidement de "spot en spot" en baskets ou à vélo, et, soucieux de la préservation de la ressource halieutique, rejettent leurs prises à l'eau après les avoir immortalisées pour leurs blogs au design hip-hop.
S'ils manient avec autant d'aisance les terme anglais, c'est parce que les techniques de pêche qu'ils utilisent ont été mises au point pour capturer le Black-Bass aux Etats-Unis, mais aussi pour se singulariser.
Le phénomène, qui a émergé en France dans les années 2000, s'est structuré depuis cinq ans environ: une compétition a été mise sur pied en 2007 autour de l'Association française de compétition de pêche aux leurres (AFCPL). Des lignes de produits spécifiques ont été créées, et les médias ont suivi, explique David Pierron, de l'AFCPL.
Cet engouement, qui se traduit par une croissance en flèche du nombre d'adeptes, correspond profondément à l'air du temps, analyse Nicolas Dupuis, pratiquant de la première heure et réalisateur de documentaires sur le sujet.
"Il y a cinq ans, mon film +Aspius aspius+ est passé quasiment inaperçu. Cette année, +Sous les pavés, la rivière+ marche très bien. Cela correspond à une tendance du moment, à un besoin de retrouver la nature en ville, comme on le voit avec la place laissée aux plantes sauvages", explique-t-il entre deux lancers.
"Nous sommes des vigies, nous faisons comprendre aux gens que l'eau est un milieu très riche en ville. Cela intéresse les politiques, les centres socio-culturels", complète-t-il.
Paris et Strasbourg sont les deux capitales de ce nouveau loisir, selon ce strasbourgeois d'adoption. "Ici, on trouve des brochets d'un mètre, qui sont un peu le Graal du pêcheur de carnassier. Il y aussi des aspes, un poisson très sportif, arrivé d'Europe de l'Est dans les années 1980", dit-il.
"Il y a une grande diversité de milieux, entre le Rhin, le Canal de la Bruche, l'Ill qui est une rivière courante. Et le cadre est magnifique", souligne de son côté David Pierron, qui a organisé à Strasbourg en 2007 la première compétition de "street fishing", avant de mettre en place, dès 2008, un circuit national.
Quatorze étapes sont cette année à l'agenda des compétiteurs. Celle de Strasbourg a été remportée, dimanche, par le Lillois Samuel N'Diaye, devant le Francilien Jérémy Seguin, vainqueur du circuit 2010. Au total, les 40 pêcheurs répartis en vingt équipes ont sorti 37 poissons, dont un silure de 1,07m.
A l'avenir, David Pierron souhaiterait que l'AFCPL puisse devenir une fédération sportive, avec en vue l'organisation de compétitions internationales.
"Il y a toujours eu des pêcheurs en ville, mais l'état d'esprit du street fishing est différent. On est loin de la pêche à la papa, et de l'image traditionnelle du pêcheur assis sur son pliant devant son flotteur", souligne Andréas Vom Scheidt, vice-président de la Fédération du Bas-Rhin pour la pêche.
Le street fishing, dont la marque a été déposée par une association et un fabricant de matériel de pêche, pourrait se définir comme une pêche urbaine et itinérante au leurre.
Ses pratiquants s'habillent "street wear", se déplacent rapidement de "spot en spot" en baskets ou à vélo, et, soucieux de la préservation de la ressource halieutique, rejettent leurs prises à l'eau après les avoir immortalisées pour leurs blogs au design hip-hop.
S'ils manient avec autant d'aisance les terme anglais, c'est parce que les techniques de pêche qu'ils utilisent ont été mises au point pour capturer le Black-Bass aux Etats-Unis, mais aussi pour se singulariser.
Le phénomène, qui a émergé en France dans les années 2000, s'est structuré depuis cinq ans environ: une compétition a été mise sur pied en 2007 autour de l'Association française de compétition de pêche aux leurres (AFCPL). Des lignes de produits spécifiques ont été créées, et les médias ont suivi, explique David Pierron, de l'AFCPL.
Cet engouement, qui se traduit par une croissance en flèche du nombre d'adeptes, correspond profondément à l'air du temps, analyse Nicolas Dupuis, pratiquant de la première heure et réalisateur de documentaires sur le sujet.
"Il y a cinq ans, mon film +Aspius aspius+ est passé quasiment inaperçu. Cette année, +Sous les pavés, la rivière+ marche très bien. Cela correspond à une tendance du moment, à un besoin de retrouver la nature en ville, comme on le voit avec la place laissée aux plantes sauvages", explique-t-il entre deux lancers.
"Nous sommes des vigies, nous faisons comprendre aux gens que l'eau est un milieu très riche en ville. Cela intéresse les politiques, les centres socio-culturels", complète-t-il.
Paris et Strasbourg sont les deux capitales de ce nouveau loisir, selon ce strasbourgeois d'adoption. "Ici, on trouve des brochets d'un mètre, qui sont un peu le Graal du pêcheur de carnassier. Il y aussi des aspes, un poisson très sportif, arrivé d'Europe de l'Est dans les années 1980", dit-il.
"Il y a une grande diversité de milieux, entre le Rhin, le Canal de la Bruche, l'Ill qui est une rivière courante. Et le cadre est magnifique", souligne de son côté David Pierron, qui a organisé à Strasbourg en 2007 la première compétition de "street fishing", avant de mettre en place, dès 2008, un circuit national.
Quatorze étapes sont cette année à l'agenda des compétiteurs. Celle de Strasbourg a été remportée, dimanche, par le Lillois Samuel N'Diaye, devant le Francilien Jérémy Seguin, vainqueur du circuit 2010. Au total, les 40 pêcheurs répartis en vingt équipes ont sorti 37 poissons, dont un silure de 1,07m.
A l'avenir, David Pierron souhaiterait que l'AFCPL puisse devenir une fédération sportive, avec en vue l'organisation de compétitions internationales.
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