Elle est née des étoiles, de la terre et de l’eau,
Quand le temps était jeune, aux aurores du monde.
On entend dans sa voix, le chant du Petit Peuple,
Vivant dans les rivières, les bois et les rochers.
Elle peut lever d’un mot de terribles tempêtes,
Et calmer, d’un seul geste, les grands vents déchaînés.
Sous le chaudron de bronze où la vie bout à plain,
Brûle le feu de tourbe des anciens marécages.
Elle est douce aux coeurs purs, attentive gardienne,
Et, cruelle aux félons, punit les faux amants.
Maints secrets sont cachés dans son île de brume,
Où n’abordent jamais les vaisseaux négriers.
Elle parle en riant, d’un dragon qui navigue
Auprés d’un beau marin galopant sur les flots,
Pour revenir rêver, d’amour et de voyage,
Entre ses bras si tendres, sous les pommiers fleuris.
Mais son coeur, à jamais, porte une déchirure,
Une faille griffée de drames et de blessures.
Penchée sur le miroir du gouffre des douleurs,
Elle voit y palpiter les vagues d’un espoir.
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