Il serait évidemment tentant, et simpliste, d'opposer la logique rationnelle d'une investigation reposant sur des indices, des preuves matérielles et des constatations objectives à ce qu'on pourrait qualifier de superstitions d'un autre âge, ou d'imaginer que ces croyances servent tout bonnement à masquer des visées criminelles. La démarche de Moussa Konaté est plus subtile. Après avoir emmené dans un précédent épisode son commissaire à la découverte de la culture des Dogons (L'Empreinte du renard, Fayard Noir, 2005), il plonge ses lecteurs dans les traditions ancestrales d'une autre ethnie du Mali, les Bozos, d'autant plus remarquable qu'elle semble allier sans problème l'animisme et l'islam.
Un policier aux prises avec un lamantin ! Voilà bien l'adversaire le plus étrange mais aussi le plus redoutable que le commissaire Habib Keita, de la police criminelle de Bamako, aura eu à affronter. Car le lamantin en question n'est pas un brave mammifère aquatique somnolant entre deux eaux dans le cours du Niger, c'est Maa, le génie des eaux, la divinité tutélaire des Bozos, une ethnie de pêcheurs qui a installé son campement d'été sur l'îlot de Kokrini, dans les faubourgs de Bamako.
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http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/07/23/la-malediction-du-lamantin_1221900_3260.html
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