Cette nuit
J’ai chuchoté à la lune pour décrocher ses grâces, une complainte à ses rondeurs, arrachée à la froideur, une stance sans espoir.
Nimbée de brumes, parée d’habits de nymphette, baigneuse des années folles, l’astre cette nuit là se voulait musulmane ; beauté voilée se refusant aux tropiques.
Tout autour d’elle l’hiver étendait son domaine de glaces, sa couleur de neige remplissait la nuit.
Ma vaine supplique se perdait dans ces paysages polaires aux ténèbres bleutées des sorcières de Walpurgis.
En maintenant le cap sur les vagues friponnes du haut de la vigie je lui ai dit l’amour, je lui ai dit ma haine.
J’ai rompu avec elle les rouges airelles ramenées des montagnes caraïbes. J’ai sacrifié au rite de Skadi , déesse du froid et de la chasse. J’ai prié enfin, en vain, muette et distante, elle m’ignorait.
Après avoir foulé la couche de Baudelaire et de Verlaine tenu la chandelle, elle recrachait l’encre de ma plume indécente... ingrate.
2 commentaires:
Je découvre votre poésie, ce matin. Merci pour ces quelques lignes, je reviendrais vous lire.
Merci Astazie vous êtes la bienvenue...
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