Jeannet le pressentait, mais ne le formulait pas, il se
doutait qu’il y avait quelque chose en lui d’inexplicable, comme un sixième
sens, la faculté de deviner le pouvoir de nuisance de « l’autre ». « L’autre »
c’était celui ou celle qui entreprenait des tentatives d’approche insidieuses,
oui sournoises, pour entrer dans son cercle, la zone encore poreuse de ce qu’il
lui restait d’empathie. Il remerciait l’entité ou le destin de lui permettre de
disposer de cette « arme » pour palier à sa trop grande faiblesse,
héritée d’une enfance solitaire où « l’autre » était absent ou
distant, ce qui avait créé ce manque, comme un addict il se sentait toujours en demande.
Malheureusement, à chaque fois qu’il baissait la garde pour
aller au devant de « l’autre » c’était la déconvenue, la déception,
la trahison et sa répulsion au regard de l’espèce s’en trouvait nourrie d’autant.
Il était nécessaire qu’il se protège plus, qu’il érige ces barrières derrière
lesquelles les « bonnes gens »
entretenaient leur autosuffisance, ce monde d’égoïsme dont nombre se
glorifiaient. Il avait beau tester le mal, connaître ses manœuvres, comme une
alouette il se faisait prendre au piège de l’amitié et au final se retrouvait
gros jean comme devant lorsque la mascarade cessait. « C’est cela le monde… »
lui répétait ironique son jiminy cricket intérieur.
2 commentaires:
Comme c'est curieux ! Je me sens si proche de ce loup ... Quelle sera la suite ?
La Loba
Après pas mal de temps, et ayant retrouvé une de mes présentation sur un forum je pense que tu es Violaine...Comment vas tu bordelaise..? Passes plus souvent et si tu as des textes je peux te les publier ici avec plaisir...Amicalement
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