Le cas Fukushima a en tout cas donné un coup de fouet aux travaux sur la sûreté des centrales : celle du Blayais, par exemple, est directement refroidie par l'eau de l'estuaire de la Gironde ; elle est protégée par des digues, mais elle a déjà été inondée lors de la tempête de 1999, qui avait provoqué une brusque montée des eaux de l'estuaire. Le cas japonais éclaire aussi d'un jour nouveau les recherches sur les tsunamis. Des experts scientifiques réunis lors d'un congrès à Vienne ont d'ailleurs dénoncé haut et fort l'absence de système d'alerte au tsunami en Méditerranée, malgré les promesses faites après la catastrophe survenue en 2004 en Indonésie. La Méditerranée, soulignent-ils, n'est pas à l'abri. Historiquement, des tsunamis y ont été observés - y compris de manière récente. C'est le cas de celui survenu en 1956 au niveau des îles du Dodécanèse : il avait atteint une magnitude 7,5 et provoqué une vague qui avait fait de gros dégâts dans les ports avoisinants.
Quid des côtes françaises ? La principale difficulté, pour établir une échelle de risque, vient du fait que les réseaux de surveillance sismique datent de quelques décennies tout juste. A peine le temps d'un souffle à l'échelle géologique... Pour tourner le problème, des scientifiques se font enquêteurs : c'est le cas de Jérôme Lambert, du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), établissement public placé sous la double tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et du ministère de l'Ecologie, chargé notamment d'étudier les phénomènes géologiques en France et les risques qu'ils entraînent. A la croisée entre l'histoire et la géologie, Jérôme Lambert fouille les archives les plus diverses (presse, chroniques religieuses, registres de paroisses, observations de scientifiques remontant au XVIIIe siècle) pour retracer l'histoire des tsunamis en France. Ses travaux, les plus complets à ce jour dans notre pays, sont disponibles en ligne sous la forme d'une carte.
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