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jeudi 14 avril 2011

La fête des fous : Travestissement et débauches.

La fête des Fous est une transgression cérémonielle qui permet d’endiguer la violence, en la contenant à l’intérieur de l’espace ludique.

C’est au Moyen-âge que la fête des Fous, aussi appelée fête des Innocents ou fête des Sots, fut inventée. Les acteurs, qui appartenaient pour la plupart au clergé mineur, officiaient publiquement et solennellement pendant la période de Noël ; le visage barbouillé de lie, affublés de travestissements grotesques, ils se livraient, sur les lieux mêmes du culte, aux plus furieuses débauches.
Après l’élection de l’évêque des Fous (ou du Pape, dans les églises relevant directement du Saint-Siège), on le revêtait des ornements épiscopaux et on l’introduisait dans le chœur en dansant et en chantant des refrains obscènes, tandis que les diacres et les sous-diacres engloutissaient saucisses et boudins sur l’autel, sous le nez du prêtre célébrant. 

L’usage voulait aussi que l’on fît brûler dans l’encensoir des morceaux de vieilles savates, afin de répandre des odeurs puantes autour de l’enceinte sacrée. L’évêque des Fous était ensuite traîné par les rues, dans un tombereau rempli d’ordures qu’escortait ce clergé en délire.
Dans une variante de la fête des Fous, un âne revêtu d’une chape richement brodée était introduit processionnellement par la porte principale de l’église. Deux chanoines venaient alors le conduire à la Sainte-Table, tandis  que retentissait l’hymne consacré à l’humble. L’Eglise usa naturellement de tousles moyens pour tordre le couà ces pratiques héritées du paganisme. Mais les conciles eurent beau multiplier les interdictions, rien n’y fît.
La coutume demeurait la plus forte. D’autant plus qu’elle rencontrait des défenseurs, au sein même de la hiérarchie ecclésiastique. Tel docteur en Sorbonne, par exemple, comprit que cette transgression cérémonielle constituait, par ses excès mêmes, un salutaire défouloir, propre à libérer, quelques jours par an, les consciences trop longtemps comprimées dans une implacable liturgie ; il comprit qu’elle endiguait la violence, en la contenant à l’intérieur de l’espace ludique.
D’après Maurice Lever
L’Histoire n°31, pp. 83-85.

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